La communauté crie de Neskantaga vient de recevoir les contenants remplis de produits de base amassés par la communauté de Tilbury. Le camion, après un mois d’attente, est enfin passé le 20 avril pour récupérer les boîtes à l’école Saint-Francis.
Avec 111 contenants de 102 L, les enfants peuvent mesurer concrètement l’ampleur et le poids de leur générosité. « C’est vraiment lourd », s’exclame Lawson Durocher, 8e année, en faisant la chaîne avec ses camarades et enseignants pour charger le camion.
Le projet de collecte de dons lancé en février, a pris une dimension inespérée. « On est victime de son succès : les transporteurs étaient moins nombreux pour cette quantité de boîtes. Il fallait ensuite avoir une compagnie qui passe par là et coordonner les trois transporteurs », explique Monique Castonguay, responsable des études autochtones pour le Conseil scolaire catholique Providence.
« Honouring Indigenous Peoples (HIP) et Truck for Change sont les organismes qui approchent et coordonnent les compagnies de transport qui veulent le faire gratuitement, explique la coordonnatrice du projet. Je ne pense pas qu’ils anticipaient autant de bacs alors HIP a fourni les 3000 $ manquants. »
Au sujet du retard, Mme Castonguay est un peu déçue. « Je comprends, il y a des facteurs incontournables, dit-elle. On réalise que si on veut continuer à faire des projets de ce genre, il va falloir penser à des solutions pour le futur : un aspect financier pour appuyer ou mettre une limite de boîtes pour l’an prochain.
« L’aspect financier ne doit pas être un frein à la générosité. Ça sensibilise les gens du Sud. On établit des liens, affirme celle qui travaille à sensibiliser la communauté scolaire aux réalités de leurs voisins autochtones de la province. Lorsque les jeunes sont exposés à ces messages, ils peuvent devenir la voix du changement. »
Ian Bolohan, 8e année, a participé au chargement : « Tous les élèves étaient présents pour encourager les 7e et 8e années. Je suis content de faire une différence; on leur donne ces choses pour qu’ils aient une meilleure vie. On est tous humains, on ne devrait pas être traités différemment ».
Cette campagne a permis de faire réaliser aux 136 élèves de l’école élémentaire et aux parents, que plusieurs, dans la même province qu’eux, n’ont pas la même chance. « Je ne savais pas qu’il y avait des gens dans le besoin en Ontario », ajoute Lawson Durocher, 8e année.
Anne-Marie Belleperche, enseignante à l’école Saint-Francis, a aussi participé au projet. « Les élèves étaient très excités, et c’était émouvant pour le personnel, confie celle qui désire refaire un projet semblable l’an prochain. Au départ, le camion a klaxonné et les élèves ont crié au revoir! Avec le numéro de suivi, on va suivre le parcours. J’espère avoir des photos de l’arrivée. »
Le transporteur routier s’est rendu à Milton, près de Toronto, et de là, un autre camionneur a pris la relève jusqu’à Pickle Lake. Puis, les boîtes ont poursuivi leur périple en avion jusqu’à Neskantaga. Les boîtes contenant brosses à dents, cahiers, nourriture, produits d’hygiène féminine, vêtements, produits rares ou simplement hors de prix, sont arrivées dans la communauté de 350 habitants à la fin du mois d’avril.
Photo : les élèves étaient heureux de voir le camion récupérer les 111 boîtes.