En poste depuis le 21 janvier, le directeur général de l’Entité de planification des services de santé Érié-St. Clair/Sud-Ouest, Constant Ouapo, a eu le temps d’apprivoiser un peu plus son nouvel environnement de travail. Comparativement à Toronto, le territoire couvert par l’organisme est beaucoup plus vaste et la communauté francophone plus dispersée.
Pour M. Ouapo, les défis sont différents de ceux qu’il a retrouvés dans la Ville reine lorsqu’il travaillait pour Reflet Salvéo.
« En contexte minoritaire, nous avons besoin de mobiliser la communauté, dit-il. La dispersion est un défi! Comment arriver à engager les francophones à exiger les services en français pour donner du poids à la demande de services? Quel est le message à utiliser auprès des fournisseurs pour les sensibiliser aux besoins des francophones, et quels sont ces besoins? Puis il faudra les appuyer dans l’offre de services. »
Il réalise aussi que le visage de la population francophone à Windsor-Essex et Chatham-Kent est bien différent de celui de London-Sarnia, ou de celui de Toronto. « Pour le Franco-Ontarien de souche, les services en français sont une question politique, poursuit M. Ouapo. Pour les immigrants francophones, ils sont une priorité. La demande de services est là chez les aînés, mais le besoin est plus grand chez la communauté immigrante. »
Le directeur de l’Entité se demande comment arriver à faire travailler ensemble les organismes qui offrent des services de santé en français afin de développer des initiatives communes.
« Les bailleurs de fonds ne veulent pas financer plusieurs organismes qui font la même chose! Il faut assurer un lien direct et une collaboration constructive entre les entités et les RLISS, et trouver un juste équilibre entre les enjeux locaux et les enjeux provinciaux », ajoute-t-il.
Pour le moment, l’équipe de l’Entité travaille sur des pistes d’action pour répondre au besoin de services et d’infrastructures qui se trouvent dans le rapport de l’Étude sur les services et besoins en matière de santé et mieux-être pour les francophones de London, Sarnia et leurs régions, publié en mai 2018. Dans ce rapport, il est mentionné que les membres de la communauté francophone ne disposent pas des infrastructures et des services pour vivre leur santé en français. La grande majorité des participants à cette étude reçoivent leurs services de santé et mieux-être en anglais.
« Les services en français sont largement méconnus dans la communauté et le principe d’offre active ne semble pas renforcé chez les fournisseurs. En outre, les services qui sont offerts sont disséminés parmi un large éventail d’organismes et dépendent d’un nombre limité d’intervenants bilingues. Ces services sont donc extrêmement difficiles à trouver, mais, plus encore, l’offre demeure dans un état de précarité », lit-on dans ce rapport.
Les sondeurs et l’Entité du Sud-Ouest ont donc cerné les priorités de la collectivité francophone en termes de prestation de services en français qui sont les soins primaires, les services d’urgence et les premiers répondants, les services de santé mentale pour tous les groupes d’âge, les services pour les aînés et la petite enfance.
PHOTO: Constant Ouapo, directeur général de l’Entité 1