Lorsque les premiers Français sont arrivés sur les rives de la rivière Détroit en 1701, là où ils érigeront rapidement des fortifications, il leur a semblé tout à fait naturel de consacrer le site à Sainte-Anne en y débutant la construction d’une chapelle. La mère de Marie était également la protectrice de Québec d’où l’expédition était partie. Ainsi donc, le 26 juillet 1701, deux jours après leur arrivée, ils débutent la construction d’une première chapelle, à l’origine de la paroisse Sainte-Anne de Détroit.
L’église actuelle, érigée en 1886 est la huitième consacrée à Sainte-Anne depuis 1701. La paroisse Sainte-Anne se prépare à déposer auprès du pape une demande pour conférer le titre de Basilique mineure à l’église.
Déjà reconnue comme lieu de pèlerinage, l’église accueille, en plus de ses paroissiens, quelque 10 000 visiteurs chaque année. Pour les francophones de Détroit et de la région, c’est devenu, l’an dernier, le site d’une activité de rassemblement pour les Canadiens français, les gens des Premières Nations et les Métis appelée Rendez-Vous qui, dès sa première édition a connu un franc succès (prochaine édition les 22 et 23 septembre prochains).
Tiré du grec, le terme basilique signifie « maison royale » et, pour les catholiques, il s’agit d’une église qui s’est vu décerner certains privilèges ecclésiastiques par le pape. Il y a 1770 basiliques autour de la planète et quelque 225 000 églises. Au Canada, il y en a 13 dont une en Ontario, la Basilique-cathédrale Notre-Dame d’Ottawa. C’est donc dire que le titre est rarement accordé et, qu’en conséquence, le processus de préparation des documents soutenant la candidature est très exigeant.
Comme le souligne le pasteur de la paroisse monseigneur Charles Kosanke, « La démarche pour retrouver et compiler tout le matériel demandé et préparer la demande a été une expérience gratifiante. Plonger dans l’histoire de la paroisse nous a permis de mieux comprendre sa situation actuelle ». Le document final que le Vatican aura à étudier compte pas moins de 223 pages. Les promoteurs de l’idée ont répondu à une centaine de questions tout comme ils ont dû inclure plusieurs photos anciennes dont il a fallu faire la description détaillée. Il fallait aussi rencontrer six critères précis : l’église doit être en activité toute l’année, être d’une grandeur adéquate et posséder un important sanctuaire, sans oublier avoir une signification historique importante. Les trois autres critères concernent le nombre de prêtres et de diacres en plus d’avoir une École de musique sacrée.
La prochaine étape relève de la conférence américaine des évêques catholiques, une organisation nationale opérant depuis Washington, D.C. Une fois l’approbation obtenue de la conférence, les documents de la paroisse et une lettre de recommandation prendront le chemin du Vatican. L’église Sainte-Anne de Détroit est considérée comme la jumelle de celle de l’Assomption à Windsor. Les deux églises sont pratiquement face à face, légèrement à l’est du pont Ambassador.
PHOTO : Nheyob (Wikimedia Commons)