Dans le foyer de la Bibliothèque de Windsor, le Réseau des femmes du Sud-Ouest de l’Ontario (RFSOO) soulignait, le 26 novembre, la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. À cette occasion, l’organisme a accueilli le public à un kiosque auquel participaient plusieurs organisations, notamment la maison d’accueil Hiatus et le Multicultural Council of Windsor and Essex County.
« C’est la première fois à ma connaissance que des organismes voués à la cause des femmes dans la région se concertent pour cette activité », mentionne Suzanne Quinn, directrice générale du RFSOO. La veille, une activité similaire s’était déroulée à London.
Selon Mme Quinn, le sujet de la violence ou des abus faits aux femmes doit demeurer une préoccupation constante dans notre société : « En me levant ce matin, je me suis dit que le petit ruban mauve que nous allons distribuer et porter aujourd’hui pourrait être arboré toute l’année et non pas seulement une journée ».
Des études démontrent que 67% des Canadiens connaissent une femme qui a subi de la violence physique ou sexuelle. La vaste majorité des victimes sont également relativement jeunes, moins de 24 ans. Selon Élizabeth Brito, intervenante locale, cela plaide en faveur d’une révision en profondeur de la notion d’éducation à la sexualité. « Il faudrait peut-être plus parler d’éducation aux rapports humains : comment aborder l’autre, comment se comporter si l’on juge qu’une situation est embarrassante. Au-delà de la sexualité, c’est de cela qu’il s’agit ».
Généralement, ce sont les femmes qui viennent chercher de l’information lors de ce type d’événement. Parfois les hommes s’y risquent. « On découvre alors que la violence faite aux hommes existe également mais qu’il s’agit d’un sujet encore plus tabou, mentionne Mme Quinn, qui se souvient d’un cas où l’homme et les enfants étaient victimes de la violence de la mère. La première fois que le conjoint s’est présenté au poste de police avec ses enfants, personne ne savait quoi faire. »
Le RFSOO offre plusieurs services aux femmes de la région, notamment lorsqu’il est question de violence ou d’abus sexuels. Avec les événements dénoncés au cours des dernières semaines, le problème est devenu plus présent dans la conscience collective.
Photo : Les participantes. De gauche à droite : Élizabeth Brito, Nathalie Ouattara, Anna Milosevic, Debbie Fowler et Suzanne Quinn