L’organisme Réseau-femmes du Sud-Ouest de l’Ontario (RFSOO), en collaboration avec Women’s Entreprise Skills Training of Windsor, a organisé une activité pour souligner la Journée mondiale du foulard ou du hijab le vendredi 1er février à l’École secondaire de Lamothe-Cadillac. Il s’agissait d’une première célébration de ce genre à Windsor ayant pour thème « Mon foulard, mon choix ».

Une centaine de participants, à majorité des femmes portant le foulard, étaient présentes. Selon Mariah Amor, directrice générale du RFSOO, « l’événement a pour objectif de donner le pouvoir et la liberté aux femmes afin de choisir de porter ou non le foulard ou le hijab ». Comme la violence à caractère spirituel, ethnique et même racial reste présente dans plusieurs sociétés, « la discrimination multiforme à l’égard des femmes portant le foulard peut avoir des conséquences dans leur vie de tous les jours », ajoute Mme Amor.

Les femmes aussi ayant choisi de ne pas porter le foulard ne sont pas épargnées. « Elles peuvent être mal vues dans leurs communautés respectives, ce qui peut paraître comme un rejet ou une discrimination », renchérit-elle. Quelques femmes issues de différentes communautés de Windsor se sont succédé pour partager, d’une part leur expérience et, d’autre part, des questionnements que se posent certaines personnes sur ce qui se cache derrière le port du foulard.

La présentation de Wiam Ouahab, centrée sur les divers types de foulards africains depuis les temps anciens jusqu’à l’ère moderne, a retenu plus l’attention des participants. Mme Ouahab a terminé son intervention avec quelques questions que des gens de son entourage lui posent telles Est-ce que tu dors avec le foulard ? As-tu des cheveux ?

« C’est une occasion pour moi de les informer non seulement sur ma culture mais aussi sur mon choix de porter le foulard », dit-elle. Certaines femmes étaient accompagnées de leur conjoint et de leurs enfants. « Je suis ici pour soutenir mon épouse. Elle aime le foulard. Je veux lui donner du pouvoir et soutenir d’autres femmes qui le portent de leur propre gré », dit avec fierté Kasra Mohammad, en montrant du doigt le foulard de son épouse assise à ses côtés.

Au cours de cette soirée ponctuée de musique et de danse africaines, il s’agissait également d’une occasion, pour des femmes volontaires, de démontrer aux participants différentes manières d’attacher le foulard.

Une vingtaine de bénévoles recrutés au sein de l’École secondaire de Lamothe-Cadillac et du Réseau-femmes de Windsor ont aidé au bon déroulement de l’activité. Les organisateurs, qui avaient même prévu un repas le soir, souhaitent que cette initiative se répète chaque année à Windsor pour sensibiliser la société sur le choix de certaines femmes de porter le foulard ou le hijab.

PHOTO: Des participantes à la Journée mondiale du foulard

TEXTE et PHOTO: Gabriel Nikundana