Alexia Grousson

Au Canada, le mois de mai est dédié à la prévention de la violence sexuelle. C’est l’occasion de sensibiliser la population aux différents types d’agressions sexuelles et de soutenir les victimes de ces actes immondes.

Sur le site du gouvernement fédéral, on trouve les statistiques suivantes : environ 1 femme sur 3 et 1 homme sur 10 sont victimes de violence sexuelle au cours de leur vie. Les plus touchés sont les groupes minoritaires, les femmes noires et autochtones, les personnes handicapées et celles issues des communautés 2ELGBTQI+.

Pour les commémorer, les soutenir et ne pas les oublier, le Réseau-femmes du Sud-Ouest de l’Ontario (Réseau-femmes) a organisé un rassemblement le 16 mai, au jardin Dieppe à Windsor.

« Dans le cadre de la Semaine des victimes, le Réseau-femmes voulait se rassembler en symbole de solidarité, de compassion et d’engagement envers les victimes de ces actes insensés. Notre organisme est très impliqué dans cette cause. En ce jour, nous souhaitions honorer leur mémoire et montrer notre soutien dans cette lutte pour un monde plus juste », explique Chantal Léveillé, agente de planification sociale au sein de l’organisme.

Les participantes ont partagé des témoignages anonymes de femmes de la région ayant subi une violence physique, psychologique ou économique. Elles ont également lu les biographies de cinq femmes décédées à la suite de violences conjugales (Ganice Madison, Cheryl Vanhuizen, Nathalie Bartlett, Sahra Bulle et Diane Dobson). Cette dernière étant une femme autochtone dont le meurtre qui remonte à près de trois décennies n’a toujours pas été élucidé.

La trentaine de femmes ont aussi été invitées à allumer une bougie et garder une minute de silence. Sous le doux halo des bougies, les femmes ont apporté de la lumière pour éclairer l’obscurité et le silence des violences conjugales.

« Nous avons donné quelques statistiques comme le fait qu’il y a eu 2378 appels au Réseau-femmes en 2022 et que 184 femmes ont été tuées cette même année au Canada. C’est plus d’une femme qui meurt tous les deux jours. Il y a aussi le problème des enfants témoins de violence qui répètent le cycle en devenant eux-mêmes violents ou en mariant un conjoint violent. Ces chiffres démontrent à quel point il est nécessaire de continuer à sensibiliser la population », conclut Mme Léveillé.

Photo (RFSOO) : Les participantes à la veillée en souvenir des victimes de violence conjugale