Il est beaucoup question de racisme, et plus particulièrement de racisme systémique, depuis quelques temps. Le racisme systémique existe dans les situations où les institutions ou les systèmes créent ou maintiennent les inégalités raciales. Cela se produit lorsque les institutions sont biaisées dans leurs politiques, leurs pratiques et procédures, ce qui avantage certains groupes au détriment des autres.

C’est pour en parler et échanger avec des membres des différentes communautés que la Direction générale de l’action contre le racisme, formée par le gouvernement de l’Ontario tenait une réunion communautaire le 27 novembre dernier au St. Clair Theatre en présence du ministre provincial Michael Coteau, responsable de cette Direction spécifique. Une centaine de personnes s’étaient déplacées pour l’occasion dont quelques membres de la communauté francophone locale.

Comme sa définition l’indique, le racisme systémique, dans une région comme celle de Windsor où se retrouvent une quinzaine de communautés culturelles différentes incluant des groupes des Premières Nations, peut s’avérer un frein à l’intégration, via l’emploi, de beaucoup de gens.

Selon le ministre Coteau, le gouvernement de l’Ontario entend faire le point sur la situation afin de mettre en place une stratégie incitative favorisant l’inclusion des membres des différentes communautés non seulement au gouvernement mais également aux différents paliers du service public et dans l’entreprise privée. « Mais, auparavant, nous devons avoir cette conversation avec vous ici ce soir et nous avons besoin de travailler ensemble », ajoute le ministre.

La rencontre de Windsor était la neuvième d’une série de douze qui devrait permettre de visiter l’ensemble des milieux. Bien entendu, ni les préoccupations ni les réalités quotidiennes ne sont les mêmes partout.

Afin de cerner le sujet, les présentateurs ont nuancé le concept de racisme. Il y a le racisme sociétal (par exemple, le profilage racial fait par certains corps de police), le racisme culturel (jugement porté sur les us et coutumes des membres des communautés ethnoculturelles), le racisme individuel (dont sont victimes les personnes dans le quotidien) et le racisme systémique, celui auquel justement la consultation veut permettre de s’attaquer dans les années à venir.

La Direction propose que la seule manière dont le racisme systémique peut être combattu est par le travail concerté du gouvernement et de ses institutions, par les communautés et par le monde des affaires.

« Il y a eu plus de commissions et de rapports depuis quelques années : le Rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones, le rapport de Stephen Lewis, celui sur les causes de la violence des jeunes et celui de la Commission vérité et réconciliation mais, à ce jour, les choses sont demeurées à peu près dans le même état. »

Selon le ministre Coteau, il est maintenant temps d’avoir une approche systématique et stratégique vu que l’on dispose d’une documentation solide. La Direction s’est donc dotée d’un mandat en quatre points : éliminer le racisme systémique au gouvernement et dans ses institutions, informer le public sur le phénomène, faire la promotion de pratiques plus équitables et concerter les forces vives autour de l’objectif.

Au terme de la présentation, le public a été invité à intervenir et, si la première intervention a surtout consisté à un refus de collaborer au processus sans que toute la société change, les prises de parole subséquentes ont démontré, dans bien des cas, qu’il faudra cerner l’enjeu systémique auquel le gouvernement s’attaque.

Au terme de la tournée d’information et d’échange, les membres de la Direction vont établir un plan d’action concret. À ce jour, le gouvernement a doté la Direction générale de l’action contre le racisme d’un budget de 5 millions $.