Dans la foulée de la faillite des magasins Sears, une institution qui avait célébré l’an dernier sa 71e édition, le Festival Sears de théâtre, a été sacrifiée. Une nouvelle que Gisèle Hinch, coordonnatrice du festival pour Windsor-Essex, a appris en juin dernier. Outre la fin d’une tradition fermement ancrée dans l’histoire du théâtre au Canada, 15 000 jeunes de niveau secondaire auraient été privés d’un tremplin exceptionnel.
« Les anciens participants au Festival de théâtre et la communauté théâtrale canadienne ont été secoués en apprenant la perte du financement. Plusieurs ont exprimé leur désarroi, craignant la disparition des festivals de théâtre locaux tant appréciés, qui offrent l’occasion à des milliers d’élèves en art dramatique de se réunir tous les ans pour partager des idées, assister à des ateliers de formation, créer de nouvelles amitiés et des liens artistiques », indique l’École nationale de théâtre du Canada (ÉNT).
L’un d’entre eux, Dillon Orr, ancien élève de l’Essor, travaille maintenant dans la région d’Ottawa dans le secteur des arts de la scène et a participé à cette compétition. Il agira à titre de juge pour la première édition « post Sears » du Festival de théâtre de l’Ontario (FTO) qui se tiendra à l’école l’Essor du 26 février au 2 mars prochains. D’ailleurs, fondé en 1946, le FTO est le plus ancien de ce genre au pays.
Selon Mme Hinch, « Dillon est très heureux de revenir dans la région pour l’occasion. À titre de juge, il aura à déterminer les lauréats de la compétition et ce sera celui qui fournira la rétroaction sur les performances des différentes troupes. Il s’agit là d’un apport pédagogique
important.
« Pour arriver à présenter une édition complète et de qualité du Festival, malgré le départ du bailleur de fonds traditionnel, il a cependant fallu travailler sérieusement pour trouver des partenaires comme l’IATSE (syndicat des techniciens de scène) et de l’ÉNT. »
Les partenaires ont du assurer rapidement la disponibilité de fonds, de soutien technique et administratif. C’est pourquoi une campagne de financement a été mise sur pied par l’ÉNT. Le premier objectif de 10 000 $ a été atteint et a par la suite été porté à 17 500 $. L’ÉNT et l’IATSE supporteront cette édition et la recherche de partenaires financiers se poursuivra.
Pour la rencontre de février, outre l’Essor, les écoles E.J. Lajeunesse et St. Joseph participeront à la compétition. Pour l’Essor, il s’agira de défendre son titre pour le meilleur texte en français, remporté lors des deux dernières compétitions. « Ça ne s’était jamais vu que la même école remporte deux fois le titre et encore moins que ce soit une école francophone », poursuit Mme Hinch.
L’édition 2018 en sera donc une de transition au cours de laquelle l’objectif sera d’assurer la pérennité de cette activité « importante auprès des jeunes et des programmes de théâtre. C’est une occasion exceptionnelle de fournir une plate-forme de qualité », conclut Mme Finch.