La 19e édition du Festival du livre de Windsor, rendez-vous littéraire annuel qui offre depuis six ans une programmation francophone grâce à un partenariat avec l’Association des communautés francophones de l’Ontario (ACFO) Windsor-Essex et Chatham-Kent (WECK), a été présentée de façon virtuelle le 16 octobre dernier. Cette activité a permis aux participants de faire la rencontre des auteures Andrée Poulin, Mireille Messier et Sonia-Sophie Courdeau.
Kelsey Santarossa, vice-présidente de l’ACFO WECK, a accueilli les participants et présenté l’animateur de cette soirée littéraire, Dillon Orr.
Originaire du Détroit, Dillon Orr est un metteur en scène franco-ontarien qui se concentre sur le théâtre de création. Ancien élève de l’école secondaire L’Essor à Tecumseh, il a fait ses études au sein du Département de théâtre de l’Université d’Ottawa et de l’École nationale de théâtre du Canada. Dillon est récipiendaire du Prix Ontario (2016) décerné́ par la Fondation pour l’avancement du théâtre francophone au Canada.
Il a accueilli les trois auteures vedettes de cette rencontre virtuelle et les discussions ont tourné autour de l’impact de la pandémie sur leur travail et sur leur écriture. Elles ont toutes admis avoir plus de temps pour lire et écrire. « Les gens ont peut-être plus de temps pour lire mais ils n’achètent certainement pas plus de livres, raconte Andrée Poulin. C’est difficile pour les auteurs et les libraires depuis le début de cette crise sanitaire. Pour plusieurs librairies, cette pandémie a été la goutte qui a fait déborder le vase et certaines ont dû fermer leurs portes indéfiniment. »
Mme Poulin a publié une cinquantaine de livres pour les jeunes et a gagné plusieurs prix littéraires. D’abord journaliste, elle a eu beaucoup de plaisir à raconter des histoires vraies. Maintenant auteure, elle a tout autant de plaisir à écrire des histoires inventées.
Quant à Sonia-Sophie Courdeau, elle voulait offrir des conférences au printemps intitulées « guérir au fil des mots » mais elle a dû changer ses plans à cause de la pandémie de COVID-19. Elle s’est tournée vers l’offre de programmes d’écriture pour femmes en ligne et a expliqué que « cette période de l’hiver dernier et du printemps a été très difficile » pour elle financièrement puisqu’elle a terminé ses études récemment. Lorsque le programme d’urgence du gouvernement fédéral a été mis en place, cela lui a permis de survivre et de s’adapter à cette nouvelle réalité.
Durant la journée du 16 octobre dernier, elle a donné un cours de littérature en après-midi à des élèves de l’école secondaire L’Essor sur Zoom. Ils ont traité d’introspection et d’expression de soi. Elle a trouvé l’expérience bien différente et a avoué qu’elle s’ennuyait de pouvoir offrir des ateliers en personne. Depuis 2012, Mme Courdeau participe à des salons du livre, des festivals de poésie et des spectacles en Ontario et au Québec. Elle anime des ateliers d’écriture poétique en milieux scolaire et communautaire.
Cette discussion avec les trois auteures a permis à l’assistance de plonger littéralement dans leur univers respectif et leur quotidien. Ils ont parlé de l’importance des prix littéraires pour leur carrière, mais aussi pour leur confiance. « Un prix, ça nous rassure, explique Andrée Poulin. L’argent aide beaucoup, mais c’est surtout la diffusion qui vient avec ces prix qui importe beaucoup. »
Sonia-Sophie Courdeau a parlé de son expérience lorsqu’elle a gagné le Prix Trillium de poésie en 2012 pour son recueil À tire d’ailes. Ce prix était accompagné d’un montant de 10 000 $ qui l’a aidé et encouragé à continuer. « J’ai réalisé que c’était beaucoup plus gros que ce que j’envisageais d’être une auteure après avoir remporté ce prix, et l’importance de me rendre visible en faisant des lectures un peu partout. C’est sûr que la pression était présente lorsque j’ai écrit mon deuxième recueil : j’ai trouvé cela plus difficile », admet-elle.
Mireille Messier a quant à elle parlé de ses expériences depuis ses premiers pas en littérature jeunesse en 1999. En plus d’être auteure, Mme Messier est aussi rédactrice pigiste, artiste de voix hors champ, scénariste et réalisatrice.
Bref une soirée agréable durant laquelle les membres du public ont pu poser des questions aux invitées qui ont été très généreuses dans leurs commentaires sur la réalité au quotidien d’une auteure en Ontario français.
En fin de soirée, l’ACFO offrait six livres des auteurs participants au public et les trois gagnants des livres dédicacés sont Ghislaine Brodeur, Badrieh Kojok et Paul Lachance.