Robotique Zone01 et le Conseil scolaire Viamonde ont organisé la deuxième édition de compétition de robotique pédagogique en français. Les écoles des trois conseils scolaires de langue française du Centre-Sud-Ouest (Viamonde, Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud et Conseil scolaire catholique Providence) se sont réunis le mardi 4 avril. Quelque 250 élèves se sont amusés et ont collaboré dans des défis robotiques et technologiques d’envergure.
Les jeunes de 7e et 8e années, de Oshawa jusqu’à Windsor, rassemblés à l’école secondaire de Lamothe-Cadillac, avaient à construire et programmer un robot de pièces Lego. La création devait respecter certaines règles, dont la mesure et le poids.
Toute la journée, les machines s’affrontent ou accomplissent des tâches spécifiques dans l’un ou l’autre des trois défis proposés, selon le niveau de difficulté choisi : blanc ou noir. Au cours des différentes rondes, les juges comptabilisent les points afin de déterminer les gagnants.
« C’est un succès, il y a le double d’équipes (60) par rapport à l’an passé », commente Dominic Tremblay, organisateur d’évènements pour Zone01.
Selon lui, « on parle de coopétition plus que de compétition parce que les élèves s’entraident, coopèrent à solutionner des défis. « Dans le défi sumo, si la batterie de ton ennemi meurt, tu peux lui en prêter une. Tu ne veux pas gagner parce que sa pile est morte, mais parce que ton robot est meilleur », explique l’organisateur. D’ailleurs, lors de la finale du défi Sumo, une équipe a sauvé de justesse le robot de ses adversaires avant qu’il ne tombe.
Lise Galuga, conseillère au Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques, à Ottawa, affirme que « l’intention, c’est de regarder ce que les autres équipes font, de prendre le meilleur, essayer et améliorer le robot d’une joute à l’autre. C’est une grande équipe de co-apprenants ».
Melissa Jimenez, juge bénévole et étudiante en génie mécanique à l’Université d’Ottawa, suggère parfois d’essayer telle ou telle programmation. « La créativité des jeunes m’épate », ajoute-t-elle.
Comment expliquer un tel succès? « Les profs ont vu le niveau d’engagement des élèves quand ils font de la résolution de problèmes. Ils en ont parlé et ils ont décidé d’inscrire plus d’équipes. Ici, le jeune utilise les nombres décimaux ou la circonférence qui vont amener un succès immédiat ou non dans le robot. Ce sont des mathématiques et des sciences en action », précise l’animateur au sujet de la popularité. Il croit que « les habiletés acquises à résoudre des problèmes, ce sera transférable dans la vie ».
« On a beaucoup d’activités sportives, d’art, mais peu en technologie. On s’est donc dit, pourquoi ne pas lancer ce tournoi qui rejoint d’autres élèves? On encourage beaucoup l’apprentissage par expérience. Ça allait donc de soi », affirme Anabel da Silva, conseillère pédagogique à Viamonde.
Comme nouveauté cette année, il n’y a pas que le nombre de participants qui réjouit les organisateurs. « Il y a beaucoup plus de filles que l’an dernier, c’est presque moitié-moitié. On est contentes », affirme Lise Galuga, appui logistique à l’évènement.
Une mention spéciale pour la coopération, en lien avec les valeurs de la compétition, est également un ajout cette année. Le prix monétaire surprise de 250 $ a été remis à l’école secondaire Renaissance d’Aurora.
C’est l’équipe de l’école Nouvelle-Alliance de Barrie qui est ressortie grande gagnante du défi Robobaliseur blanc. Son robot a démontré adresse et équilibre lorsqu’il devait déplacer un à un les cônes d’un côté à l’autre de la surface de jeu. Selon le niveau de difficulté, blanc ou noir, une ou deux bétonnières et des ouvriers doivent être évités. L’école Sainte-Famille de Mississauga a quant à elle raflé la première place du Robobaliseur noir.
Quant au défi Construction Dupont blanc, la création de l’équipe de Pavillon des Jeunes de Belle Rivière, a accumulé le plus de points avec ses prouesses. Son robot a été capable de transporter et d’installer un pont au-dessus d’une vallée pour ensuite la franchir. Pour le pont noir, c’est l’école Saint-François-Xavier de Sarnia qui remporte la première place.
La finale du défi ludique Sumo-Carambolage est sans contredit le plus animé et populaire. Le public debout dans les estrades a lancé des exclamations tout juste avant que l’équipe de l’école Étienne-Brûlé de Toronto ne remporte la première place dans le niveau blanc. L’école Sacré-Cœur de Welland fut déclarée vainqueur dans le niveau noir.
Eric Edwards, élève de 8e année, explique : « Je me sens soulagé. C’est notre deuxième compétition. On savait un peu plus à quoi s’attendre ».
Quant aux embuches, c’est « la coopération au niveau de l’équipe qui était le plus difficile parce qu’on modifiait le robot chacun dans son coin et on ne savait pas ce que les autres faisaient », mentionne l’élève de 14 ans.
Avec plus du double de participants par rapport en 2016, force est de constater que l’intérêt des ingénieurs en herbe pour la robotique est en croissance. M. Tremblay affirme « qu’au début des compétitions de Robotique Zone01 en Ontario, en 2015, il n’y avait que 14 équipes participantes à Toronto. Cette année, c’est une soixantaine d’équipes par évènement qui se donnent rendez-vous à Toronto, Ottawa ou Windsor ».
Robotique ZONE01 est un organisme à but non-lucratif (OBNL) de Montréal qui a pour mandat l’avancement de la robotique en éducation au Canada par la formation, le soutien et la promotion des sciences et technologies.

Photo : Les jeunes de 7e et 8e années ont construit et programmé un robot de pièces Lego.