Dans le cadre de sa rencontre mensuelle, les membres du comité Franco-Info ont eu l’occasion de rencontrer le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Denis Vaillancourt. Ce dernier les a entretenus du Plan stratégique communautaire (PSC) de l’Ontario français et de l’évolution de la situation des Franco-Ontariens depuis 1910 (année de l’imposition du Règlement 17 qui interdisait l’enseignement du français dans les écoles de la province).
« Le ministre de l’Éducation de l’époque croyait qu’un système d’éducation efficace devait être unilingue. Il voulait nous effacer de la carte », a rappelé M. Vaillancourt. Si l’effet recherché était de voir disparaître le fait francophone en Ontario, la résultante réelle a été la création du journal Le Droit « qui pendant des années a été livré quotidiennement partout en Ontario » et celle de l’Association canadienne-française d’éducation de l’Ontario (ACFÉO), qui deviendra l’ACFO laquelle se mutera au milieu de la dernière décennie pour se transformer en l’AFO.
Pour Denis Vaillancourt, le fait français en Ontario n’est pas menacé. Il en veut pour preuve l’accélération du rythme des réalisations francophones depuis l’adoption de la Loi sur les services en français. « C’est parti au grand galop à un moment donné » :
la constitution des conseils scolaires francophones, la création d’un poste de commissaire aux services en français, le jour des Franco-Ontariens, TFO, les collèges francophones, etc. Il voit dans la communauté anglophone un partenaire nécessaire pour assurer la pérennité et le développement de la langue française en Ontario.
Pour le président de l’AFO, il est inscrit dans l’identité canadienne que nous possédons deux langues officielles, le français et l’anglais. « Quand quelqu’un dit : j’ai perdu ma langue maternelle, c’est qu’il est question de possession. Même s’il ne la parle plus, c’est toujours sa langue ». Pour les Canadiens anglais, selon lui, c’est la même chose.
Le PSC de l’Ontario français est en application depuis 2011. Il s’appuie sur cinq axes prioritaires : langue et culture, espaces, droits et légitimité, contribution et leadership. Selon M. Vaillancourt, il importe que les organismes s’en inspirent notamment pour évaluer leur position par rapport à celle de la communauté ontarienne. Le principe est simple : si tout le monde s’inspire du Plan et travaille selon les cinq axes, lors de la préparation du prochain PSC, il sera facile de voir vers où doivent porter les efforts de la communauté et des différents organismes.