Depuis son ouverture, il y a 161 ans déjà, le bureau de poste de Pain Court a toujours offert un service bilingue à sa population dans ce milieu agricole de la région de Chatham où les francophones y habitent en grand nombre depuis plusieurs générations. Cependant, depuis quelques semaines, ce n’est plus le cas.

Connue d’abord sous le nom de Dover South, Pain Court est l’une des premières communautés franco-ontariennes du Sud-Ouest, une communauté ayant un fort pourcentage de francophones établis depuis le milieu du XIXe siècle. Avec les années, le nombre de familles dont le français est la première langue a beaucoup diminué, mais celles qui restent ne veulent pas perdre leurs acquis.

C’est le cas de Paul J. Laprise, un résident de Pain Court qui a découvert le problème de bilinguisme au bureau de poste local. « Il y a trois semaines, je me suis rendu au bureau de poste pour acheter un rouleau de timbres en m’exprimant comme d’habitude en français, mais l’employée m’a répondu sèchement qu’elle ne parlait pas cette langue, raconte M. Laprise.

« J’y suis retourné quelques jours plus tard pour ramasser mon courrier et j’avais une lettre qui ne m’appartenait pas. J’en ai informé l’employée qui m’a de nouveau répondu en anglais. Je me suis retourné sans réagir et j’ai soumis une plainte le 25 mai dernier, par courriel, au Commissariat aux langues officielles du Canada. »

Selon ce résident, le service unilingue anglophone au comptoir du bureau de poste de Pain Court est tout simplement inacceptable. « Le bureau de poste fut établi le 1er septembre 1860, précise M. Laprise. Après 161 années de services en français, je refuse fermement que ce service unilingue anglais nous soit imposé par Postes Canada. Nous sommes dans une région officiellement bilingue au niveau fédéral, et désignée au niveau provincial. J’attends de recevoir la réaction du Commissariat avant de continuer cette démarche. »

Le journal Le Rempart a communiqué avec la responsable de cette région pour Postes Canada, Wendy Vercauteren à son bureau de Dresden. Elle a refusé de confirmer quoi que ce soit, mais elle a référé le journal au service des médias à Ottawa. À peine 24 heures plus tard, le journal a reçu ce commentaire de Postes Canada.

« Nous vous remercions d’avoir communiqué avec nous. En avril, le bureau de poste de Pain Court a dû apporter des changements temporaires à son personnel pour pallier une absence imprévue. Il a dû trouver rapidement une solution à court terme afin d’offrir les services postaux sans interruption.

« Postes Canada est consciente de ses obligations en vertu de la Loi sur les langues officielles et de son règlement. Elle poursuit ses efforts pour trouver une solution permettant de servir ses clients en tout temps dans les deux langues. Nous remercions la population pour sa compréhension et sa collaboration pendant cette période », a répondu Valérie Chartrand, responsable des relations avec les médias pour Postes Canada. Un dossier que M. Laprise suivra avec attention.