Pour la troisième année consécutive, en collaboration avec le Bookfest Windsor, l’ACFO Windsor-Essex Chatham-Kent présentait le 17 octobre dernier une soirée consacrée à l’auteure Martine Delvaux. Son roman Rose amer était au cœur de la discussion. Pour l’occasion, elle était accompagnée de celui qui a traduit ce roman, David Homel.
La rencontre s’est déroulée en quatre temps : présentation de poèmes par Pierrette Paré de Tecumseh; rencontre et discussion avec Mme Delvaux et M. Homel; mini récital présenté par BonBonne-Muzik (Pierre Thomas et Marie-Audrey Moore) et souper.
Mme Paré en a surpris plusieurs par la qualité et la sérénité des poèmes qu’elle a lus et tirés d’un des recueils qu’elle a publiés. Entre chaque poème, le duo interprétait une chanson. Puis, la conversation entre Martine Delvaux, David Homel et la trentaine de personnes présentes s’est engagée.
« Je suis écrivaine et je suis féministe, a affirmé l’écrivaine qui enseigne également à l’Université du Québec à Montréal. Je ne suis pas une écrivaine féministe, combattante si vous voulez. J’écris à propos de moi, à propos des femmes. Dans Rose amer, je retrace les expériences d’une petite fille. Pour y arriver, je puise évidemment dans ma vie et dans des expériences vécues dont j’ai pu être témoin. »
Pour Mme Delvaux, les petites filles ne restent pas à ce stade très longtemps. Elles sont en quelque sorte tirées vers l’avant rapidement, notamment par leur entourage.
Pour sa part, David Homel – également traducteur des romans de Dany Laferrière – a relaté la façon dont il envisage la traduction d’un livre. « Il ne s’agit surtout pas de traduire tout simplement les mots. Il doit s’installer une relation entre l’auteur et moi. Il faut que je retrouve en moi de quelle façon ce que l’auteur écrit fait résonner des expériences communes en moi.
« Dans ce cas-ci, en lisant le roman, j’ai repensé à toutes les interdictions qui ont émaillé mon enfance : ne joue pas avec celui-là, ne va pas près de la maison de ce monsieur, ne fais pas ci ou ça. Une fois ce contact établi, je peux me mettre au travail mais, dans les faits, le plus long c’est de trouver ce point d’ancrage. »
Pour Mme Delvaux, qui a vécu dans ce cas sa première expérience de traduction, l’expérience a révélé un aspect qu’elle n’avait pas soupçonné. « Une fois que David s’est approprié le roman et l’a traduit, c’est devenu son roman également, dit-elle. Ça demeure l’histoire que j’ai imaginée mais, dans la version anglaise, il y a une partie qui lui appartient. »
Martine Delvaux vient de publier Blanc dehors dont elle a lu un extrait pour permettre aux personnes présentes d’apprécier la continuité et le caractère différent que son écriture a pris pendant les années qui séparent les deux livres.
BonBonne-Muzik a ensuite pris le relais avec une prestation d’environ 40 minutes au cours de laquelle les spectateurs ont pu renouer avec de grands classiques de la chanson française et québécoise, y compris une incursion dans le répertoire plus contemporain de Cœur de Pirate.
Pendant le souper qui a suivi, les trois auteurs ont eu l’occasion de parler avec les gens et de signer quelques autographes.
Photo: De gauche à droite : Judith Sinanga-Ohlmann (animatrice), Martine Delvaux, David Homel (traducteur) et Gisèle Dionne (ACFO)