Le 11 mars dernier, à Toronto, une soixantaine d’acteurs clés dans le domaine de la santé en français ont rencontré des représentants d’organismes francophones des quatre coins de la province. Jacques Kenny, Marthe Dumont, Didier Marotte et Paul Lachance représentaient notre région lors d’un Forum. L’objet de la rencontre était de discuter des priorités d’action en santé et des stratégies en matière d’accessibilité aux soins de santé en français en Ontario. 

Au cœur des discussions se trouvaient les notions d’approche systémique de la question et la nécessaire collaboration entre les intervenants pour améliorer la situation présente. La collaboration multisectorielle et la concertation sont donc à l’agenda des prochaines démarches qui seront faites. 

Déjà, au cours des derniers mois, les participants ont pu constater que des résultats concrets commencent à apparaître depuis que les Réseaux locaux d’intégration des services de santé (Réseaux) et les Entités de planification des services de santé en français (Entités) ont adopté la stratégie d’élargir les réseaux de contacts avec les communautés. 

Au fil des discussions, il est apparu évident que les soins de santé primaires ainsi que la collecte de données sur la santé des francophones sont des dossiers prioritaires. À cet égard, l’Entité Érié/St. Clair peut se targuer d’avoir pris le taureau par les cornes avec des initiatives telles que les sondages, le plan stratégique et les recommandations pour l’hébergement des aînés francophones dans la région. 

Dans l’Énoncé de position commune sur l’offre active des services de santé en français en Ontario, les Réseaux et les Entités s’entendent pour définir l’offre active de services de santé en français de la façon suivante : « Une offre de services régulière et permanente auprès de la population francophone. Cette offre de services respecte le principe d’équité; vise une qualité de services comparable à ce qui est offert en anglais; est linguistiquement et culturellement adaptée aux besoins et aux priorités des francophones (et elle) est inhérente à la qualité des services fournis aux personnes (patients, résidents, bénéficiaires)… un facteur important qui contribue à leur sécurité ». 

Dans cette vision, le ministère de la Santé et des Soins de longue durée et les Réseaux doivent s’arrimer aux organismes qui dispensent les services, aux professionnels qui interviennent directement auprès des patients, des résidents et des bénéficiaires, et ce, au profit des personnes qui utilisent les soins de santé dans la province. Ces dernières ont d’ailleurs la responsabilité de demander à être servies en français lorsque le service est disponible. 

Dans le domaine de la santé, peut-être encore plus qu’ailleurs, la langue parlée est un facteur déterminant au moment de la prise de décision. Par exemple, si quelqu’un dit « j’ai mal au cœur » à son médecin, celui-ci va comprendre qu’il peut s’agir d’une indigestion ou d’un empoisonnement alimentaire. Par contre, si à défaut de savoir mieux, il dit « my heart is hurting », les chances sont que le diagnostic sera différent.