La troisième édition de la soirée culturelle Rumba congolaise a réuni plus de 130 personnes à Windsor. Musiques, danses traditionnelles et rencontres interculturelles ont marqué l’événement qui vise à renforcer les liens communautaires et à préserver un héritage culturel inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO.
Olaïsha Francis – IJL Réseau.Presse
Plus qu’un style musical, la rumba congolaise est un symbole de mémoire, de partage et d’identité. À Windsor, la communauté congolaise et ses partenaires l’ont célébrée avec éclat lors d’une soirée culturelle qui a attiré plus de 130 participants. Des familles et des amis venus d’horizons variés tels que les Burundais, Congolais de Brazzaville, Ougandais, Camerounais, Nigérians, Canadiens, etc. se sont joints aux festivités. Cette diversité reflète la richesse multiculturelle de la ville et l’ouverture que suscite ce genre d’événement.
Différente des éditions précédentes, cette troisième rencontre a offert bien plus que les classiques de la rumba des années 1950 et 1960. Les organisateurs ont voulu plonger le public dans la profondeur et la pluralité culturelle du Congo en ajoutant deux danses traditionnelles issues de son immense mosaïque de 450 tribus : celles des Nande, peuple bantou du Nord-Kivu, et celles des Bembe, établis notamment au sud du lac Tanganyika. Ces démonstrations colorées ont enchanté le public.
La Communauté congolaise de Windsor-Essex (COCOWE) a d’ailleurs annoncé son intention d’ajouter chaque année de nouvelles danses traditionnelles afin de faire découvrir progressivement la richesse et la diversité des centaines de tribus qui composent le Congo.
La soirée était pleine de surprises. Un donateur a offert deux téléviseurs qui ont été remis au hasard à des participants, créant des moments de joie partagée et d’émotion. Mais au-delà des cadeaux et des animations, la soirée a surtout ravivé la fierté d’un héritage collectif.
« La célébration de notre culture et de nos valeurs permet de garder un lien avec nos racines. Nous ne voulons pas perdre nos liens ancestraux », explique Jacques Lehani, président de la COCOWE. Il a souligné l’importance de la rumba comme vecteur de mémoire et d’unité. Selon lui, la rumba est universelle au sein du Congo : « Tous les Congolais connaissent la rumba. Pas une seule tribu dans le pays ne peut dire que la rumba lui appartient puisqu’elle est commune. »
La musique, les danses et les rencontres ont contribué à renforcer les liens entre les différentes communautés francophones et africaines de Windsor. Dans une région où les cultures se croisent au quotidien, ces événements rappellent le rôle essentiel de la culture dans le rapprochement et la cohésion sociale.
En inscrivant cette soirée dans une dynamique annuelle, les organisateurs souhaitent aussi offrir un espace où les nouvelles générations peuvent découvrir et s’approprier une partie de leur histoire. La rumba congolaise, reconnue par l’UNESCO comme patrimoine culturel immatériel, devient ainsi un pont entre le passé et l’avenir, entre les racines et la terre d’accueil.
Photo : Danse du peuple Nande de la province du Nord-Kivu en RDC (Crédit : Tom Sobocan)