Sous une pluie fine au départ, des femmes se sont rassemblées le soir du vendredi, 27 septembre devant le carré Charles Clark à Windsor pour dire non aux violences faites aux femmes. La marche La rue la nuit, les femmes sans peur est un rendez-vous annuel partout au pays pour les personnes qui veulent sensibiliser la population à la cause des femmes victimes de violence.
Un groupe de jeunes filles et garçons bien assis sur une palissade était arrivé une heure d’avance et tapaient des doigts et des mains sur leurs djembés placés entre leurs genoux, créant ainsi une ambiance de fête. Les participants à cette mobilisation brandissaient des pancartes sur lesquelles étaient écrits des messages en arabe, en français et en anglais qui dénoncent les abus multiformes dont sont souvent victimes les femmes.
Vers 19 h, le rassemblement a pris l’allure d’une rencontre politique. Genevieve Isshak, présidente du comité de coordination contre les violences faites aux femmes scandait des slogans que la foule reprenait à haute voix. Les femmes et les hommes présents exigeaient à travers ces revendications des changements immédiats dans le combat contre les violences faites aux femmes.
Quatre survivantes de violences sexuelles se sont exprimées devant la foule pour témoigner de leurs tristes expériences. Elles ont encouragé les femmes à briser le silence et exiger plus de justice afin de faire cesser ce fléau qui gangrène les communautés.
Au moins une vingtaine d’hommes s’étaient déplacés pour soutenir ce mouvement qui réclame plus de justice et de respect à son égard. Tihami Daumpota, originaire du Pakistan et étudiant du secondaire à Rivers Side School, reste convaincu que les femmes doivent avoir les mêmes droits que les hommes.
« Le temps où la femme était confinée au foyer est révolu. Les femmes occupent aujourd’hui de grands postes, elles sont des médecins, des avocates, des politiciennes. Ma mère est belle, elle est capable de beaucoup de choses, je suis venu la soutenir et soutenir les autres dans ce combat pour leur liberté », dit M. Daumpota.
Selon Genevieve Isshak, l’objectif de cette rencontre était de conscientiser toutes les femmes sur l’importance de dénoncer avec la plus grande énergie les inégalités basées sur le genre. Des membres et employées de Réseau-femmes du Sud-Ouest, organisme francophone qui offre des services aux femmes victimes de ces abus, étaient aussi du nombre des participants.
Des hommes et femmes brandissant des drapeaux du syndicat Unifor, quelques membres du Nouveau parti démocratique (NDP) ainsi que des policiers plus discrets que les autres faisaient partie du rassemblement. « Nous apprécions leur présence, leur implication dans la recherche de la sécurité de tous, et en particulier les femmes », s’est réjouie Mme Isshak avant de mettre fin aux activités de la soirée plus tôt que prévue à cause de la pluie.
PHOTO: Des femmes de toutes origines ont participé au rassemblement.
SOURCE: Gabriel Nikundana