La communauté roumaine de Windsor a répondu affirmativement à l’invitation de ses animateurs le 8 mars dernier en se rendant en grand nombre à la soirée organisée pour marquer la Journée internationale de la femme (JIF). 

« Nous travaillons depuis quelque temps à sensibiliser les membres de la communauté au fait francophone dans la région, explique Christina Rahovean. Plusieurs Roumains connaissent le français mais ont tendance à se retrouver entre eux lors d’activités communautaires. » La soirée du 8 mars est l’une des quatre grandes activités annuelles auxquelles participent les Roumains de la région; les trois autres étant le jour de l’An, Pâques et la journée de la fête nationale. Àl’occasion de la JIF, pas vraiment de discours à portée féministe mais plutôt une occasion de se réunir autour d’un thème rassembleur, selon Mme Rahovean. 

L’attachement des Roumains pour la langue de Molière remonte loin. Depuis plus de deux siècles en effet, le français – et les valeurs qu’il véhicule – est entré dans la tradition roumaine. À l’époque du totalitarisme, le français était devenu pour la population roumaine un outil de résistance spirituelle. Ce lien fidèle des Roumains envers la francophonie a touché les masses populaires autant que l’élite. De fait, un Roumain sur cinq connaît le français. En Roumanie, 88 % des élèves l’apprennent en première ou seconde langue officielle et pas moins de 14 000 professeurs l’enseignent. Selon Mme Rahovean, près de 6000 personnes sont d’origine roumaine et une bonne partie d’entre eux parlent français et travaillent dans des organisations francophones de la région. 

La communauté roumaine de Windsor a commencé à se développer au début des années 1900. Les premiers immigrants arrivaient des régions de Bucovine, Banat et de la Transylvanie. Il ne fallut pas longtemps pour voir s’ériger une première église et, en 1929, la Société culturelle et de bienfaisance roumaine voyait le jour. Sa 

mission était simple : maintenir les traditions et la culture de la mère patrie et, notamment des régions d’origine, de manière à constituer une communauté unie tout en accompagnant les nouveaux arrivants dans leur intégration à la société canadienne.