Le lieu historique du Fort Malden à Amherstburg lançait sa 75e saison d’activité le samedi 17 mai. Malgré le temps un peu maussade, très tôt dans la journée quelques dizaines de personnes parcouraient le site et profitaient de l’animation proposée par l’équipe de guides du parc.

Au programme, les visiteurs ont pu assister à des démonstrations spéciales de tir au mousquet et au canon tout au long de la journée d’ouverture. Pour concilier la nature éducationnelle avec l’aspect toujours ludique de visiter un lieu historique, tout le monde a pu se régaler de gâteau sur l’heure de midi. 

Il y a 218 ans, en 1796, l’armée britannique établissait le Fort Amherstburg sur les rives de la Détroit à des dizaines de mètres de la frontière américaine. Puis, en cette époque où les deux pays étaient en formation, il devint de plus en plus évident que les Américains allaient tenter de repousser les Britanniques hors du nouveau continent et en 1812 s’amorce un conflit dont l’issue sera l’établissement de frontières reconnues des deux côtés. 

Le Fort Amherstburg sera le quartier général de la coalition des Britanniques, Amérindiens et Canadiens français dans le sud-ouest du Haut-Canada. Éventuellement les forces américaines prendront pied dans la région puis seront reconduites de l’autre côté de la rivière. Après la guerre, on procède à la construction du Fort Malden. Survient la Rébellion du Haut-Canada en 1838 et, encore une fois, le Fort sert de quartier général contre les forces rebelles. 

La visite guidée des installations permet d’en apprendre plus sur la vie quotidienne de ceux qui s’enrôlaient à l’époque. Comme le souligne la guide Alexa Dileus, « les jeunes hommes s’enrôlaient pour différentes raisons. La perspective d’avoir un lit et un toit, de pouvoir profiter de deux repas par jour et d’être habillés et payés jouait un grand rôle à une époque où la pauvreté était partout ». Les hommes avaient alors le choix entre deux types d’engagement : 7 ans ou 21 ans. « Ce n’est pas pour rien que plusieurs tentaient de s’enfuir de l’autre côté de la rivière après un certain temps », ajoute-t-elle. 

Pour pallier cet état de fait, on permettra aux soldats mariés d’amener leurs épouses et enfants au fort. Les jeunes garçons pouvaient, à partir de l’âge de 10 ans, devenir « tambours », une fonction qui n’était pas de tout repos puisque ce sont les tambours qui marquaient la cadence de la marche ou de l’attaque. 

Jusqu’au 30 juin, le Fort ouvrira ses portes du mardi au samedi. Par la suite et jusqu’au 31 août, les visiteurs pourront parcourir les lieux tous les jours entre 10 h et 17 h.

Photo : Le guide explique aux visiteurs ce qui va se passer lors de la démonstration de tir au canon.