Plusieurs activités marquant le Mois dédié à l’histoire des Noirs se sont déroulées tout au long de février. C’est l’Organisation communautaire africaine de Windsor (ACOW) qui a piloté ces festivités ayant pour thème : «  Les jeunes canadiens noirs : sans limites, enracinés et fiers ».

Dans le souci de mieux faire connaître l’histoire des Noirs dans certaines collectivités, la Place du Partage a animé une série de séances d’exposition d’arts africains dans trois écoles secondaires de la région, soit à L’Essor, E.J. Lajeunesse et de Lamothe-Cadillac.

Les œuvres d’art en montre sont en grande partie composées de masques, de tableaux, de tambours et de nombreuses sculptures sur bois collectés dans plusieurs pays d’Afrique.

« Le but est de faire comprendre aux élèves la tradition orale en Afrique à travers les œuvres d’art et plus particulièrement les masques et les tambours », indique Jerry Masiya, directeur général de la Place du Partage.

« Ces objets constituent un moyen éducatif et jouent un rôle prédominant dans la transmission des connaissances et des valeurs de génération en génération » ajoute-t-il.

Le 19 février, la dernière étape de la tournée des écoles secondaires pour expliquer aux élèves la place de l’art africain et la contribution des personnes d’ascendance africaine à la construction de l’histoire du Canada, s’est déplacée à l’École secondaire L’Essor.

Basile Bakumbane, membre de l’ACOW et consultant à la Place du Partage a retracé l’histoire de la traite négrière depuis les côtes africaines, un commerce dit « triangulaire » entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique. M. Bakumbane a souligné un des endroits, en l’occurrence l’île de Gorée au Sénégal, point de départ des milliers de Noirs capturés, puis vendus et enchaînés avant de débarquer en bateaux sur des côtes outre atlantiques pour servir de main-d’œuvre dans d’immenses plantations industrielles.

Après l’abolition de l’esclavage au 19e siècle, des milliers d’esclaves se sont échappés des États encore esclavagistes aux États-Unis, et ont emprunté des routes secrètes appelées « Chemin de fer clandestin » jusqu’au Canada. Selon Basile Bakumbane, « le devoir de mémoire est important pour les générations à venir, prendre conscience du passé, du chemin parcouru, ce qui permet d’apprécier les gains actuels ».

Son exposé a suscité de la curiosité chez certains élèves qui croyaient que la présence de Noirs au Canada était non seulement récente mais aussi limitée au seul phénomène de l’immigration. Il a rappelé aux jeunes que des Noirs ont foulé le sol canadien depuis plusieurs siècles en l’occurrence Mathieu Da Costa, navigateur et interprète dont la présence remonte aux années 1600. Pour boucler le mois de février dédié à l’histoire des Noirs, l’ACOW organisait le vendredi le 22 février une soirée de gala. Des danses africaines et un défilé de mode étaient au programme au Serbian Centre de Windsor.

PHOTO: Le représentant de Place du Partage, Basile Bakumbane explique aux élèves l’origine des œuvres d’art africaines exposées à L’Essor. (Photo : courtoisie de Place du Partage)

SOURCE: Gabriel Nikundana