Bien avant l’époque des jeux vidéo nécessitant certes des habiletés manuelles et une bonne capacité à prendre le temps qu’il faut pour arriver au but, des générations d’enfants s’adonnaient à la construction de maquettes. Il pouvait s’agir d’autos, de bateaux (modernes ou anciens) ou encore d’appareils volants. Les modèles à assembler et coller arrivaient dans des boîtes à l’intérieur desquelles toutes les pièces étaient bien arrangées. S’y trouvaient également l’incontournable tube de colle et les plans de montage. Des heures de plaisir ou de purgatoire, c’était selon. 

Les enfants ont grandi mais la passion des avions ne s’est pas estompée pour certains. Ainsi, au Club d’aviation de Windsor, au moins deux projets sont en cours dont l’un consiste à recréer, à partir du sol, un avion mythique : le bombardier léger Mosquito dont les qualités ont permis aux Alliés de faire tourner le vent de la guerre en leur faveur. Le second, tout aussi ambitieux, consiste à « retaper » un autre appareil entré depuis longtemps dans la légende : le bombardier Lancaster produit par la firme Avro pour la Royal Air Force. 

Celui sur lequel s’acharnent les passionnés de Windsor est l’un des 430 qui furent assemblés par Victory Airccraft (Malton/Mississauga) au Canada. Il n’a jamais survolé les champs de bataille européens à titre de bombardier puisque la guerre était terminée au moment de sa fabrication. On a donc retiré son armement et il a été équipé pour la prise de photos aériennes, une vocation naturelle compte tenu des nombreuses tourelles à l’avant, à l’arrière, sur le dessous et sous la carlingue. 

Dans un coin du hangar, les visiteurs peuvent admirer un fuselage entièrement fait de bois laminé, collé et formé pour rendre l’avion aussi aérodynamique que possible. Ce projet est simple : construire un bombardier Mosquito à partir des plans originaux de cet appareil dont le premier, assemblé au Canada, a effectué son vol inaugural en septembre 1942. 

Ces avions très polyvalents étaient construits dans la région de Toronto. Au total, 1076 unités furent produites dont 145 du modèle exact de celui que l’on est à reconstituer à Windsor. Selon les gens du Club, le travail avance bien. Lorsqu’il sera complété et homologué pour le vol, l’avion sera baptisé City of Vancouver en l’honneur de l’équipage d’un appareil semblable abattu lors de la Seconde Grande Guerre. 

Détail intéressant, la technologie et les méthodes développées dans les années 1940 pour réaliser des fuselages en bois aussi homogènes que possible permettra, dans les années 1950, de créer différents objets en bois, moulés en trois dimensions dont certaines chaises, des sculptures, etc.