Dans le cadre de la Semaine nationale de l’immigration francophone, une soixantaine de personnes ont eu l’occasion d’assister à 

des causeries sur des parcours d’immigrants arrivés dans un milieu ou la francophonie est minoritaire et originaires de différentes parties du monde. Deux d’entre eux étaient originaire du continent africain. 

Originaire de l’Algérie, Jamel Boutih a livré un témoignage de son expérience canadienne, celui d’un immigrant qui a parcouru le Canada d’un océan à l’autre depuis son arrivée afin de dénicher l’emploi parfait pour lui. « J’ai fait tout cela pour pas grand-chose. Je ne peux plus entendre les gens dire, venez vous installer au Canada nous avons besoin de vous. En arrivant ici, la réalité est très différente. Il vous faut maintenant retourner à l’université puisque vos diplômes et votre expérience n’ont aucune valeur ici. Ça n’a aucun sens de demander à un adulte de 40 ans de faire cette démarche sans savoir où cela va le mener. »

Il en a également contre les politiques du gouvernement conservateur qui, selon lui, depuis huit ans, tendent à fragiliser la position des nouveaux arrivants. Cependant, selon lui, l’investissement dans les études canadiennes est le meilleur gage d’une intégration de la génération montante dans la force de travail au pays. 

Pour sa part, Albert Nsabiyumva est originaire du Burundi. Cet ingénieur de formation a insisté sur la nécessité, pour les jeunes immigrants, de planifier leur avenir. « Il faut savoir ce que l’on veut dans la vie et se préparer en conséquence. Est-ce que l’on veut un emploi ou une carrière. Pour déterminer cela, il existe un test psychométrique qui ne prend que dix minutes et qui suggère, en fonction des réponses données, une dizaine d’options. 

« Nous sommes au Canada. Nous sommes comme des poissons dans un nouveau lac. Il faut apprendre à nager dans ce lac sinon, on va se noyer. Dans mon pays d’origine, lorsqu’un jeune voulait connaître son avenir, ce qu’il allait faire, il allait voir le sorcier du village. Chez nous, le sorcier disait : va trouver un grand cactus, grimpe jusqu’au faîte et reste assis là pour trois jours. Quand tu vas redescendre, tu va savoir ce que tu dois faire. » Il a invité les jeunes à utiliser les services d’Option Emploi. « C’est gratuit et on va vous aider à trouver le bon chemin, à acquérir les compétences nécessaires et à avancer vers votre objectif planifié. »

Le président de Place du Partage, Weber Kumba a conclu en rappelant que l’organisme se dévouait à la promotion du français et qu’il était ouvert aux immigrants de toutes les nationalités.

Photo : De gauche à droite : Michel Brassard (Option Emploi), Albert Nsabiyumva, Weber Kumba et Jamel Boutih