Il est difficile aujourd’hui de s’imaginer acheter une automobile neuve non équipée avec la caméra de recul, l’indicateur d’angle mort, le GPS, Bluetooth et tutti quanti. De nos jours, les automobiles et camions sont assemblés avec des milliers de pièces composées de matériaux différents (acier, aluminium, plastiques, mousses synthétiques, etc.). Il y a une cinquantaine d’années, sauf pour le caoutchouc des pneus, la fenestration et le tissu des banquettes, on parlait généralement d’acier.

Les styles ont également évolué, efficacité énergétique oblige. Durant les années 1950 alors que l’on commence à s’intéresser à la course à l’espace, les automobiles allongent et deviennent plus larges. Il n’est pas rare de voir des ailerons arrière reproduire la forme d’ailes d’avions et, plus souvent qu’autrement, les phares arrière symbolisent les tuyères d’un avion à réaction ou d’une fusée. La calandre est massive et le chrome est définitivement au goût du jour. La crise du pétrole du début des années 1970 retourne les concepteurs à leur planche à dessin et on voit apparaître des véhicules plus petits, de forme trapézoïdale, peu ornés et avec des moteurs passablement plus petits et moins gourmands. De nos jours, posséder un véhicule avec un moteur de 5,8 litres est exceptionnel. Pourtant, dans les années 1970, un moteur équivalent (354 pouces cubes) était pratiquement la norme et, pour les fameux muscle cars (Charger, Mustang et autres), il était beaucoup plus question de 427 (76,9 l) et 440 pouces cubes (7,2 l).

Côté sécurité, ce n’était pas génial non plus. Les ceintures commençaient à être systématiquement installées mais, aucune loi n’obligeait les occupants à s’attacher, rendant les collisions même légères beaucoup plus risquées. De nos jours, le véhicule peut arrêter de lui-même si un obstacle se dresse sur sa trajectoire.

La grande époque de l’automobile a une histoire qui se transmet de génération en génération, dans les familles ou sur les lieux de travail. Cet héritage est ce qui motive la tenue d’activités telles que Cruisin Ouellette présentée le 17 août dernier entre la Promenade Riverside et la rue Tecumseh. On aurait pu présenter un défilé mais les organisateurs ont choisi, depuis le début, d’en faire une activité au cours de laquelle, entre 18 h et 23 h, ils peuvent remonter la rue, un peu à la manière dont on le faisait avant que les prix du pétrole bondissent au début des années 1970 (pour référence, le gallon d’essence se détaillait autour de 0,50 $ à l’époque (0,13 $ le litre). À l’époque, il s’agissait évidemment de « montrer son char » pour impressionner.

L’édition 2018, par la diversité des modèles et surtout leur état de conservation superbe, aura donné l’occasion aux flâneurs et aux gens attablés aux terrasses de revivre certains souvenirs ou encore, d’entamer une conversation, pour les plus jeunes, sur le plaisir qu’il y avait à entasser toute la famille (entre 5 et 7 personnes à l’époque) pour partir en ballade.