Selon les résultats d’un sondage distribué entre les 19 et 27 mars par l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), la continuité des services et le financement sont les deux plus grands défis auxquels les organismes franco-ontariens doivent faire face avec la crise sanitaire due à la COVID-19. 

Des 131 organismes qui ont répondu, 20 d’entre eux ont partagé leurs pertes financières. En date du 27 mars, ils ont déclaré avoir subi des pertes de près de 200 000 $, en plus de déficits hebdomadaires s’étendant de 80 000 à 90 000 $. Autre préoccupation, les délais possibles de paiements pour les subventions de base et d’annulation hypothétique de sommes allouées à des projets. De plus, environ un organisme sur trois n’était pas en mesure de se prononcer sur l’utilité des programmes gouvernementaux.

L’AFO développe des recommandations pour les deux paliers de gouvernement afin de permettre aux organismes franco-ontariens d’équilibrer leur budget de fonctionnement et de servir leur clientèle. En date du 14 avril dernier, l’AFO tentait d’organiser le plus rapidement possible des séances d’échanges et d’informations avec des représentants gouvernementaux. De plus, l’AFO travaillera de près avec Ontario Non-Profit Network (ONN) à l’avancement de dossiers communs aux organisations à but non lucratif.

« Les gouvernements devront faire preuve de flexibilité en travaillant avec nos organismes pour adapter à la réalité du confinement les projets déjà financés et à venir. Les gens doivent rester à la maison, mais les besoins restent. La pérennité de plusieurs de nos organismes ne tient qu’à un fil. Les gouvernements ont reçu notre rapport et sont ouverts sur ces questions. À la sortie du confinement, nous souhaitons un réseau franco-ontarien tel qu’il était avant la crise », déclare le président de l’AFO, Carol Jolin.

Le sondage a également démontré des besoins en termes d’échanges d’informations et de bonnes pratiques pour aider les organismes à oeuvrer dans ce nouveau contexte. Depuis les premiers jours du confinement, l’AFO a constamment eu des discussions avec les gouvernements sur les services en français en cette période unique et s’est assurée que les radios franco-ontariennes font partie des campagnes de sensibilisation sur la COVID-19 mises sur pied par les différents gouvernements.

En plus de proposer des solutions au gouvernement de l’Ontario pour maximiser les communications en français lors des points de presse, l’AFO croit que cette crise doit amener une réflexion alors que la modernisation de la Loi sur les services en français est à l’ordre du jour gouvernemental et communautaire.

M. Jolin s’est d’ailleurs entretenu la semaine dernière avec Kelly Burke, la commissaire aux services en français de l’Ontario, et lui a suggéré de consacrer un chapitre de son rapport annuel à la crise, car la commissaire pourrait amener un point de vue intéressant sur les façons de solidifier les services en français en temps de crise.

« La Loi sur les services en français n’avait visiblement pas prévu ce type de situation. Cette crise nous amène plusieurs questions. Est-ce que certains postes de fonctionnaires interagissant quotidiennement avec la presse dans le cadre d’une crise devraient être désignés bilingues ? Comment améliorer les plans d’action, procédures et protocoles pour maximiser les services en français en période de crise ? Cette période est une occasion de trouver des solutions à ce type de défi », explique M. Jolin.

« Il y a eu des améliorations depuis le début du confinement. Des ministres bilingues ont été intégrés à certains points de presse. La ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney offre maintenant des capsules d’information quotidiennes. Depuis le 12 avril, les conférences de presse sont offertes avec des sous-titres par le signal de Queen’s Park. Nous travaillons avec Mme Mulroney sur d’autres solutions et souhaitons avoir de bonnes nouvelles à cet effet très bientôt », conclut M. Jolin.

SOURCE: Ngoné Diagne, AFO