Les camionneurs jouent un rôle important dans l’approvisionnement des Canadiens, mais certaines personnes s’inquiètent de ce que les mesures ne soient pas suffisantes pour s’assurer qu’ils ne transportent pas aussi le nouveau coronavirus.
« On leur pose les quatre questions (…) mais il n’y a pas d’examen physique. On ne prend pas leur température », a déploré le maire de Coutts, en Alberta, Jim Willett.
Son village est situé près d’un des postes frontaliers le plus achalandé de l’Ouest canadien et M. Willett dit regarder des semi-remorques circuler à longueur de journée.
S’il dit avoir beaucoup de respect pour le travail des camionneurs, M. Willett craint qu’ils ne déclarent pas de symptômes ou qu’ils ne soient pas conscients d’être infectés, particulièrement s’ils arrivent d’un endroit où la pandémie fait rage aux États-Unis.
« Mon problème, c’est avec le dépistage effectué auprès des camionneurs. C’est presque un système basé sur l’honneur. Même s’il y en a peut-être 95 % qui sont honnêtes, il y en a toujours qui ne le seront pas, a dit M. Willett. Je suis donc inquiet qu’ils continuent de représenter une source d’infection. »
Les États-Unis ont rapporté environ un demi-million de cas à la COVID-19 et plus de 20 000 décès. Au Canada, il y a plus de 23 000 cas confirmés et plus de 650 décès.
La frontière entre les deux pays est fermée pour la majorité des voyageurs depuis le mois dernier, une première du genre depuis la formation de la Confédération en 1867. Elle est toujours ouverte pour les personnes travaillant dans des services essentiels.
L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) travaille en coordination avec l’Agence de la santé du public du Canada, a indiqué la porte-parole de l’ASFC Rebecca Purdy, dans un courriel.
Lorsqu’un camionneur passe la frontière, on lui demande la raison de son déplacement et s’il se sent malade. Mme Purdy a ajouté que les douaniers ont reçu une formation pour détecter des signes possibles de maladie. Si le chauffeur reçoit le feu vert pour passer la frontière, on lui remet des informations sur le virus.
Les camionneurs, ainsi que les autres personnes exemptées de la fermeture de la frontière et de la période obligatoire de quarantaine de 40 jours pour les voyageurs revenant au pays, doivent néanmoins continuer à s’assurer qu’ils ne présentent pas de symptômes et appliquer des mesures d’isolement.
Mme Purdy a reconnu qu’elle n’était pas en mesure de dire combien de camions sur long parcours ont vu leur entrée au Canada être refusée en raison de la COVID-19.
« La frontière a subi des transformations majeures et sans précédent », a dit le président de l’Alliance canadienne du camionnage, Stephen Laskowski.
Son association assure que les camionneurs pratiquent l’éloignement social et sont encouragés à se laver régulièrement les mains. Le nombre de postes d’inspection a aussi augmenté.
Et quand les camionneurs ne sont pas en fonction, ils suivent les mêmes règles que le reste de la population, a rappelé M. Laskowski.
« C’est une période très difficile pour tout le monde, pas seulement pour l’industrie du transport routier. »
SOURCE : Kelly Geraldine Malone, La Presse canadienne