Alexia Grousson
Pour souligner le Mois de l’histoire des Noirs (MHN), l’Association socioculturelle des Noirs francophones du Sud-ouest de l’Ontario (ANSFO) a organisé un après-midi sportif suivi d’une soirée dansante le 17 février à l’école secondaire l’Essor.
« Le MHN est l’occasion de transmettre à nos jeunes, qui sont notre génération future, la place de notre peuple dans l’histoire du Canada. Si des personnes noires ont marqué l’histoire, alors eux aussi en sont capables », affirme Jean Claude Ngendahayo, président de ANSFO-ESPOIR. L’après-midi a commencé par un double tournoi. Une équipe de ballon-panier de Windsor et une de ballon-volant du Collège Boréal ont affronté les équipes d’ANSFO-ESPOIR. Chacune a reçu un trophée pour sa participation.
Des prestations de danses multiculturelles ont suivi. Trois groupes ont tour à tour présenté des chorégraphies mélangeant des pas traditionnels de plusieurs pays africains.
Ensuite, l’auditoire a entendu deux allocutions dont la première était celle de Jacques Lehani, président de la Communauté congolaise de Windsor-Essex qui a retracé l’importance de la présence de l’homme noir en Amérique, mais plus particulièrement au Canada.
« Les Canadiens noirs et leurs communautés ont contribué à façonner le patrimoine et l’identité du pays depuis l’arrivée de Mathieu Da Costa, au début des années 1600. En 1628, Olivier LeJeune est connu comme le premier Africain asservi à avoir vécu au Canada. Son nom de naissance n’est pas connu car, amené d’Afrique dès sa jeune enfance, il aurait adopté le nom de famille du prêtre qui l’avait acheté.
Les anciens combattants noirs de la guerre de 1812 reçoivent des concessions de terres dans le canton d’Oro, Chatham, London, Woolwich et Windsor. Des noms tels que Mary Ann Shadd, le prêtre Morton, Justin Jackson, le révérend J.T. Wagner, Walter Perry et Alton C. Parker comptent parmi les Noirs qui ont marqué l’histoire contemporaine du Canada et méritent d’être rappelés à notre jeunesse.
« Plus proche de nous à Windsor, après 1833, lorsque l’Empire britannique abolit l’esclavage, Windsor devient le refuge d’anciens esclaves fuyant les États américains. À leur arrivée, ils s’installent le long de l’avenue Windsor et des rues McDougall et Mercer. Ce fut la naissance de l’ancien quartier noir de la ville qui a été détruit dans les années 1960.
« Au-delà de ce bref survol, je voudrais exhorter la communauté à garder la flamme de fierté noire allumée et à la transmettre à la nouvelle génération pour qu’elle s’implique davantage dans la lutte pour l’égalité et la non-discrimination », conclut M. Lehani.
Pour sa part, Julie Lutete, présidente de la Coalition des Noirs francophones de l’Ontario, a encouragé la communauté à se rassembler et à rester soudée.
Un buffet composé de plats canadiens et africains a permis de régaler les participants.
Pour souligner son exemple et son courage, un prix a été offert à Dorothée Ciza, membre de la communauté burundaise. Cette jeune femme est très active au sein de sa communauté et à la paroisse St-Jérôme.
Pour clôturer la soirée, un DJ a joué de la musique traditionnelle africaine et moderne, faisant ainsi danser toutes les générations présentes.
Photo (Tom Sobocan) : Le comité d’accueil est composé de jeunes de la communauté