Lentement mais sûrement, depuis le creux de 2008, l’économie de Windsor et de la région est en voie de redressement comme en témoignent les récentes données de Statistique Canada qui placent maintenant le taux de chômage à la hauteur de 6,9 % très loin des 10,3 % d’il y a cinq ans. Windsor était alors la capitale canadienne du chômage. La relance de l’industrie automobile a ramené des travailleurs spécialisés dans les ateliers des fournisseurs, les usines d’assemblage tournent et il y a des projets d’investissement majeurs dans l’air. Le projet du lien transfrontalier a pris son envol en 2011 avec le début de construction de l’autoroute Herb Gray qui reliera l’autoroute 401 au nouveau pont.

Le budget du gouvernement fédéral présenté par le ministre Jim Flaherty le 11 février dernier a confirmé des investissements fédéraux dans ces deux secteurs pour un grand total de 1,13 milliard $. En effet, le gouvernement réinjectera 500 millions $ dans le programme d’innovation dans le domaine automobile au cours des deux prochaines années de manière à encourager la recherche et le développement en vue de concevoir des véhicules à la fois plus performants et attrayants pour les différents segments de la clientèle. Le gouvernement Harper était intervenu dans ce dossier il y a quelques années au moment d’annoncer la relance de l’usine de moteurs de la compagnie Ford qui est maintenant complétée par un centre de développement. Des millions supplémentaires en formation et rétention de la main-d’œuvre s’ajouteront en cours de route dans ce secteur. 

Dans le deuxième dossier, celui du lien transfrontalier, le fédéral a mis de côté un montant de 631 millions $. Ces sommes serviront notamment à défrayer les coûts de développement des voies d’accès entre l’esplanade frontalière du côté américain et l’autoroute I-75 notamment en procédant à l’acquisition des terrains nécessaires du côté du Michigan. Dans les faits, c’est le Canada qui absorbe la majeure partie des coûts des travaux des deux côtés de la frontière. Le remboursement se fera sur les 30 prochaines années par le biais de la perception de frais de péage. Ces travaux entraîneront la création de quelque 15 000 mille emplois dans le domaine de la construction d’infrastructures. Ce nouveau pont, demandé depuis longtemps, notamment par l’industrie automobile sera construit en partenariat public-privé. L’axe Windsor-Détroit représente 30 % de tout le trafic commercial par camion entre les deux pays. 

Les jours sombres au plan économique semblent donc être chose du passé dans la région et ce, d’autant plus que la crise en a forcé plusieurs à développer de nouveaux secteurs manufacturiers : énergie renouvelable (éoliennes et panneaux solaires), tourisme, 

service à la clientèle, investissement dans les infrastructures d’éducation. L’industrie automobile demeure toujours importante dans l’économie locale mais, dorénavant, Windsor et la région ne peuvent plus être considérées comme mono industrielles.