Le secteur de la petite enfance en Ontario français encaisse la crise de la COVID-19 de plein fouet. Déjà aggravé par la pénurie de personnel francophone qualifié, le malaise s’est accentué face à l’isolement social et aux inquiétudes sanitaires en milieu de travail.

Des enjeux auxquels s’intéressent le Collège Boréal, via son Centre d’innovation sociale pour l’enfant et la famille, et l’Association francophone à l’éducation des services à l’enfance de l’Ontario (AFÉSEO). Les deux institutions entreprennent un projet de recherche appliquée de 12 mois ayant pour objectif de soutenir le secteur dans le contexte de la COVID-19 et s’armer contre l’éventualité de futures crises similaires.

Intitulé « Les pratiques gagnantes pour atténuer les effets négatifs de la distanciation sociale pendant la pandémie de la COVID-19 dans le secteur de la petite enfance en Ontario français », le projet est intégralement financé par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), et s’inscrit dans le Programme d’innovation dans les collèges et la communauté – Recherche appliquée en réponse rapide à la COVID-19.

Parce que c’est l’ensemble de la profession qui s’est trouvé affecté par les mesures mises en place pendant la pandémie, le projet se concentre principalement sur ceux qui font vivre le secteur. Privés de la dimension sociale de leur métier, les acteurs de la petite enfance ont été confrontés à un isolement professionnel soudain, auquel s’est trop souvent ajouté un isolement culturel et linguistique en ce qui concerne les francophones en milieu minoritaire – l’environnement de travail étant parfois l’unique attache francophone d’un individu.

Josée Latulippe

« S’agissant du domaine de la petite enfance, nous avons observé que la transition vers des modes de travail à distance s’est d’autant plus déroulée dans la résistance que ces alternatives ne correspondent ni au cœur de métiers de ces experts, ni à leur culture de travail, provoquant insatisfaction, anxiété, voire épuisement professionnel, jusqu’à remettre en cause certaines vocations », indique Josée Latulippe, gestionnaire du Centre d’innovation sociale pour l’enfant et la famille du Collège Boréal.

Autour de l’évaluation des communautés d’apprentissage professionnel (CAP) virtuelles qui accompagnent les professionnels de la petite enfance dans leur formation et appuient le secteur en cette période pandémique, l’équipe de recherche du Collège Boréal et de l’AFÉSEO a pour objectif de présenter des solutions innovantes pour appuyer le secteur afin de renforcer le bien-être de la profession, son engagement culturel et enfin de favoriser la rétention du personnel dans la perspective de maintenir la stabilité du secteur au-delà de la pandémie. Les résultats du projet offriront des données inédites sur l’adaptation du secteur en temps de crise par des moyens d’appui jamais expérimentés par le passé.

« Le Centre d’innovation pour l’enfant et la famille du Collège Boréal constitue un véritable catalyseur d’innovation qui fait le pont entre la pratique sur le terrain et les formations que le collège propose. Le projet, qui permettra de comprendre les nouveaux enjeux dans le domaine de la petite enfance à l’aune de la COVID-19, sera une ressource précieuse pour adapter l’offre de formation en la matière des programmes pédagogiques », explique Diane Sénécal, Doyenne de l’École des affaires et des services communautaires du Collège Boréal.

« Malgré les défis engendrés, il faut saisir les opportunités que nous offre la pandémie pour faire preuve d’innovation afin d’adapter notre travail d’appui auprès des professionnels de la petite enfance et des services éducatifs à l’enfance. Les retours d’expérience permettront au projet de recherche de capitaliser sur les approches qui ont fonctionné, d’en approfondir d’autres ou d’écarter celles qui ont moins bien fonctionné, et contribueront à réinventer pour le meilleur, un secteur qui ne cesse jamais de se remettre en question », conclut Martine St-Onge, directrice générale de l’AFÉSEO.

SOURCE – Collège Boréal