L’intérêt pour les jeux de hasard peut apparaître dès le plus jeune âge et devenir une habitude avant même qu’un adolescent n’entre à l’école secondaire.
Alors que la plupart des gens jouent sans développer de problèmes, des études ont montré que les adolescents rapportent des taux significativement plus élevés de dépendance au jeu que les adultes.
En cette époque d’hyper connectivité, à travers Internet et globalement tous les réseaux sociaux, le YMCA de Windsor a mis en place des ateliers éducatifs gratuits dans les écoles afin de prémunir ces problématiques.
Le programme de sensibilisation aux jeux de hasard chez les jeunes est disponible dans tous les YMCA de l’Ontario. Il est par ailleurs offert des programmes de sensibilisation, en français, à destination des jeunes de 8 à 24 ans, des adultes, parents et professionnels.
Décliné à travers divers ateliers, allant de la définition même de ce qu’est un jeu de hasard à une information sur les monnaies virtuelles, ou encore à la frontière parfois brouillée associant jeux vidéo et jeux de hasard, ce programme doit permettre aux jeunes de prendre des décisions éclairées et d’adopter un mode de vie sain et actif.
C’est là un « enjeu de société important, comme le mentionne Kristie Matte, intervenante responsable de ce programme au YMCA, afin de donner aux jeunes les conseils et ressources nécessaires qui feront d’eux des citoyens clairvoyants et des consommateurs responsables ».
Cette initiative est d’autant plus intéressante qu’elle est conduite en partenariat avec le ministère de l’Éducation. En effet, les ateliers interactifs et éducatifs sont directement réservés par les établissements scolaires, francophones et anglophones, et dispensés à des élèves de la 3e à la 12e année.
« Nous souhaitons informer l’éventail le plus large possible de jeunes, confie Mme Matte. Évidemment, le discours et les risques abordés sont adaptés aux différentes catégories d’âge auprès desquelles nous intervenons. »
La dimension ludique du programme est largement mise en avant. Il s’agit certes d’éveiller la conscience de ce jeune public à un risque évident de dérapage dans la spirale des jeux de hasard, tout en dédramatisant les expériences malheureuses qu’auraient d’ores et déjà vécues certains adolescents.
« Nous devons tous être à l’écoute et encourager les jeunes à demander de l’aide si nécessaire, sans craindre d’être stigmatisés face à une dépendance aux jeux de hasard », précise Mme Matte.
La stigmatisation en regard de l’activité de jeu de hasard va effectivement bien au-delà de l’intéressé. Des vies et des familles entières peuvent être brisées par un éventuel rejet de la société et une marginalisation du joueur dépendant, sans oublier les dégâts systématiques engendrés en matière d’estime de soi et de santé mentale.
SOURCE – Stéphane Lucky