Les amateurs de peintures, cartes historiques, sculptures, pièces d’artillerie et autres objets anciens en tout genre ont pu se réjouir de la réouverture, le 2 novembre dernier, du Musée Chimczuk, communément appelé Musée de Windsor, et de la Maison François Baby.

Après plus d’un an et demi de fermeture du fait de la pandémie, ces hauts lieux de culture de la région de Windsor-Essex, ont pu de nouveau accueillir des visiteurs demeurés longtemps « orphelins » de l’accès à ces témoignages de l’héritage franco-ontarien, selon Nicole Chittle, assistante de recherche au sein du musée. »

En effet, en arpentant les différentes salles et alcôves de l’édifice, c’est véritablement une plongée dans l’histoire du Sud-Ouest qui s’offre au visiteur. Ainsi, la présence originelle des Premières nations est-elle célébrée à travers l’emblématique chef Tecumseh.

L’identité francophone est rappelée du fait du code vestimentaire des élégantes au XVIIIe siècle, ainsi que de nombreux noms à consonance française qui jalonnent les rues de Windsor.

Au chapitre économique, l’âge d’or de la ville y est matérialisé par le rayonnement de l’industrie automobile du temps de la splendeur de Detroit.

Enfin, le succès de l’entrepreneuriat canadien y est incarné par la distillerie d’Hiram Walker, véritable dynastie qui demeure à ce jour un des fleurons de Windsor. Madelyn Della Valle, conservatrice du Musée, se dit « excitée et ravie de pouvoir raconter l’histoire de notre cité à travers un parcours que nous avons voulu instructif et également récréatif. Le déroulement de la visite se fait selon une certaine logique chronologique, culturelle, puis économique. Nous avons également mis dorénavant à disposition du public des outils interactifs et multimédias (vidéos, audio, capsules de témoignages) permettant de créer l’expérience unique d’un grand musée nord-américain à l’instar du Museum of Modern Art à New York.

Fort est de constater que cette expérience est des plus réussies, c’est en effet une visite très dynamique qui est proposée au musée Chimczuk. Une impressionnante collection d’objets indigènes amérindiens y est à découvrir, des pièces de monnaie rarissimes montrent les prémices du commerce tel que nous le connaissons aujourd’hui, en remplacement du troc qui est demeuré longtemps la principale forme d’échange.

De nombreuses peaux d’animaux rappellent l’activité historique des coureurs des bois ou trappeurs, tel le fameux Davy Crockett. 

En projection sur l’avenir qui s’ouvre dans les prochaines décennies, le musée fait le parallèle intéressant des évènements de la Seconde Guerre mondiale avec l’incertitude des conflits modernes et de l’intolérance.

« Le Jour du Souvenir, le 11 novembre, doit nous interpeller sur les dangers du repli identitaire et communautaire », réaffirme avec force Madelyn Della Valle.

La francophonie ne fait pas exception à cette réalité du vivre ensemble tout en cultivant ses singularités culturelles et linguistiques. L’épisode de la guerre anglo-américaine de 1812 est ainsi largement mis en lumière au sein de la maison François Baby ainsi que celui des rébellions du Bas-Canada (1837-1838) avec Joseph Papineau.

À titre informatif, la Maison François Baby relève du Musée de Windsor, à la différence de celui-ci, la visite en est gratuite.

SOURCE – Stéphane Lucky

PHOTO – La Maison François-Baby