Le Centre d’orientation pour adolescents a été lancé en mai 2013 au sein du Centre communautaire francophone de Windsor-Essex-Kent (CCFWEK). Après une période de sommeil du fait des restrictions sanitaires engendrées par la pandémie de COVID-19 (le centre ayant dû fermer ses portes fin mars 2019), il a officiellement relancé ses activités le 12 octobre dernier.

Véritable creuset symbole du multiculturalisme de la région de Windsor, lieu de vie par excellence, le Centre des ados est un passage dorénavant incontournable, au profit de jeunes âgés de 12 à 24 ans de la communauté.

En effet, au-delà de son mandat premier, à savoir la sensibilisation à la réalité canadienne d’adolescents francophones néo-migrants, cette structure s’est rapidement imposée comme un pont naturel entre les institutions franco-ontariennes et des populations en quête de renouveau.

Intégrer pour enrichir l’ensemble de la communauté! : tel pourrait être le leitmotiv porté par l’entité. Par le biais de l’offre de divers services tels que l’aide aux devoirs, l’assistance à la recherche d’emploi, des ateliers de préparation aux entrevues professionnelles, des conseils en matière de réalisations de CV ainsi que des lettres de motivation, ce sont les valeurs de citoyenneté et de communion qui sont ici plébiscitées.

Marie-Ève Pichette, coordonnatrice de la structure, réaffirme avec passion cet état de fait. « La crise sanitaire a mis en lumière les difficultés du quotidien pour certains des jeunes que nous accueillons, que ce soit la prise de repas réguliers, la possibilité de se reposer après l’école ou le simple fait de disposer d’un peu d’espace personnel.

« Le concept de bulle d’intimité est parfois très théorique dans certains foyers, et de nombreux adolescents du centre ont souvent de lourdes responsabilités à la maison, notamment vis-à-vis des plus jeunes », a-t-elle précisé.

« Nous avons dû nous réinventer, utiliser pleinement les nouvelles technologies de communication en virtuel dont sont friands les jeunes générations, que ce soient les plateformes Zoom, Facebook live, un compte Instagram, des groupes de tchat. Cela a parfois été un choc de voir nos ados amaigris, tristes et sans l’énergie qu’ils affichaient lorsqu’ils étaient physiquement au centre. »

Cette connectivité numérique lui a paru indispensable afin de garder le contact avec la soixantaine de jeunes régulièrement connectés et en demande manifeste de socialisation. En outre, un partenariat a été noué avec la Croix-Rouge canadienne afin de constituer des boîtes de nourriture ayant été remises aux familles en grande précarité alimentaire.

Enfin, ce dispositif de solidarité fut complété par la délivrance de chèques-cadeau, d’une valeur de 50 $ à 300 $.

Au chapitre des nouveaux services mis en place au sein de l’organisme en temps de pandémie, une ligne « SOS centre ados » fut activée afin de proposer une écoute bienveillante et des ressources face à des situations de troubles psychologiques, de misère sociale ou encore de violences domestiques.

« Nos jeunes considèrent le centre comme leur deuxième maison. Ils y prennent un bon repas et y trouvent le cas échéant du réconfort. Nous ne pouvions pas simplement tout arrêter », s’est exprimée Mme Pichette.

Cette résilience et le sens du service affichés par les sept membres de l’équipe administrative n’en est que plus remarquable. Elle est l’expression d’une francophonie vivante, bienfaitrice et humaniste. Puisse le centre d’orientation pour adolescents continuer sereinement son chemin et préparer l’horizon de ses dix années d’exercice.

SOURCE – Stéphane Lucky

PHOTO – L’aide aux devoirs, un service indispensable