Il était minuit moins une lorsque l’équipe de La Pionnière du Sud-Ouest, société d’archives et de généalogie, a finalement trouvé un local pour se reloger. En effet, au 30 septembre, l’organisme devait avoir quitté les locaux qu’elle occupait depuis 2008 à Belle Rivière. 

Pour Agathe Vaillancourt, il s’agissait d’un véritable problème étant donné qu’à ce moment-ci l’organisme ne disposait d’aucune solution de rechange. 

L’organisme fondé en 1982 s’est consacré depuis à rassembler, cataloguer et rendre accessible différents types de documents relatifs à la généalogie et au patrimoine francophone. 

« Nous savions depuis déjà un moment que nous devions déménager, indique Mme Vaillancourt. Dans un premier temps, nous devions déménager dans la nouvelle bibliothèque construite à Belle Rivière. On nous avait assuré des espaces à cet endroit mais, lorsque nous avons reçu notre avis de départ, on nous a expliqué qu’on avait dû réduire la taille prévue du bâtiment et qu’il n’y avait plus de place pour nous à cet endroit. » 

S’en est suivie une démarche faite auprès du Conseil scolaire catholique Providence qui ne s’est pas concrétisée. Par la suite, les responsables du centre d’archives ont tenté de voir s’ils pouvaient louer leur local ou un local dans le même édifice dont la vocation va être changée. « Dans ce cas-là, le loyer demandé était bien au-dessus de nos moyens », souligne Mme Vaillancourt. Cela nous aurait coûté environ 12 000 $ par an or, notre budget annuel est de l’ordre de 4000 $ ».

À court d’options, La Pionnière du Sud-Ouest s’était résolue à entreposer ses milliers de documents d’archives temporairement en attendant de dénicher un endroit où les chercheurs en patrimoine et en généalogie pourraient venir travailler. 

Le 15 septembre dernier, Mme Vaillancourt et une de ses collègues se sont rendues à Radio-Canada pour parler de leur situation. Le lendemain matin, elles ont reçu un appel d’une personne du Centre Maryvale qui était disposée à leur offrir un espace dans l’ancien couvent des Sœurs du Bon Pasteur. 

Situé sur la rue Prince, le bâtiment est classé historique et c’est au troisième étage que La Pionnière pourra recommencer à accueillir ses membres et les chercheurs à compter du 1er janvier 2016. Le couvent fait partie d’un vaste complexe où se retrouvent déjà des installations pour les jeunes femmes en difficulté, une classe consacrée aux enfants autistes et d’autres organisations. 

« Les religieuses ne demeurent plus au couvent, mais elles en sont toujours propriétaires. Elles visaient à trouver un locataire compatible avec le statut de l’établissement, souligne Mme Vaillancourt, visiblement soulagée du dénouement de la problématique. Nos caisses de documents sont déjà rendues au couvent. Dans quelque temps, nous pourrons commencer à nous installer. Le plus beau est que le prix de notre loyer demeurera le même, soit 200 $ par mois. »

L’organisme est membre du Réseau du patrimoine franco-ontarien (RPFO) qui regroupe cinq centres de recherche. Outre celui situé dans la région, les membres du RPFO sont localisés à Welland, Hearst, Longlac et Northbay. Le réseau francophone provincial à but non lucratif favorise la transmission de la connaissance historique, facilite la concertation entre les partenaires et appuie les efforts de préservation et de mise en valeur du patrimoine francophone dans son ensemble. 

Photo: C’est dans ce complexe que la Pionnière accueillera ses membres et les chercheurs au début 2016.