En août, le chômage a augmenté de 0,2 % à l’échelle canadienne en raison du nombre accru de personnes à la recherche d’un emploi. Avec un taux de 9 %, en hausse de 0,3 % depuis la fin de juillet, Windsor renoue avec le premier rang national, et ce, malgré une économie qui prend du mieux sur une base régulière.
Pour comprendre le phénomène, il suffit de jeter un coup d’œil à un document de Statistique Canada Caractéristiques de la population active, non désaisonnalisées, par région métropolitaine de recensement. Le tableau présente trois régions de l’Ontario : London, Windsor et Barrie. Les données sont colligées pour une période de 12 mois entre août 2014 et août 2015.
La première chose qui attire l’attention dans le cas de la région métropolitaine de Windsor est que la population a augmenté de 0,7 % et la main-d’œuvre active a progressé de 3,7 % au cours de la même période. En d’autres mots, cela signifie que 6400 personnes de plus que l’an dernier sont en emploi ou à la recherche d’un emploi. Si l’on considère que le nombre de chômeurs est passé de 16 400 à 16 500 pendant ce temps-là, force est de constater que la situation a évolué dans la bonne direction depuis l’an dernier ou qu’à tout le moins, la région n’a pas empiré son cas.
Il reste cependant qu’il y a beaucoup moins de résidents dans la région métropolitaine de Windsor qu’il y en avait avant la crise financière de 2008. En effet, en 2006, la région comptait 323 000 habitants. Cinq ans plus tard, 4000 personnes avaient quitté le secteur et, durant les années qui ont suivi, l’hémorragie s’est poursuivie. Ainsi, l’an dernier, on dénombrait 278 000 résidents et cette année 279 800 personnes vivent dans la région. Il ne faut pas oublier que beaucoup d’emplois, bien payés, ont été délocalisés au Mexique et dans le sud des États-Unis. Ainsi, en 2007, Ford avait 6500 employés (1600 à l’heure actuelle), Chrysler environ 15 000 (5000 à l’heure actuelle) et les 5000 emplois de GM se sont envolés pour un grand total de 20 000 emplois perdus.
Cette progression démographique est intéressante car elle indique un certain redressement mais, si elle doit se poursuivre au rythme de 2 % par année, il faudra attendre encore quelques années avant de voir la courbe de chômage descendre de manière significative.