Il y a quelques semaines, alors que l’été coulait paisiblement son cours, l’annonce de la signature possible de l’accord de Partenariat Trans-Pacifique (PTP) a fait bondir les acteurs du secteur agricole notamment lors de la remise en question de la gestion de l’offre dans le secteur laitier. Les producteurs ont alors fermement indiqué qu’ils n’accepteraient pas que cet enjeu soit partie du futur traité craignant que la concurrence étrangère leur cause de sérieux problèmes. Qualifiée d’imminente, la signature de ce traité ne s’est pas faite et, le 31 juillet dernier, les 12 pays qui participent aux négociations décidaient de retourner à leur table de travail. 

Récemment, ce sont les secteurs automobile canadien et mexicain qui ont soulevé des inquiétudes à l’égard de ce traité. En Ontario, ce segment du secteur manufacturier représente un part importante de l’économie et touche plusieurs municipalités, notamment dans le Centre et le Sud-Ouest : Windsor, Woodstock, Brampton, Oshawa pour n’en citer que quelques-unes. De fait, l’industrie automobile est toujours la plus importante dans la province et compte pour une part non négligeable du PIB du pays. 

À Windsor seulement, il est question de plus de 6000 emplois chez les fabricants et les fournisseurs. Au pays, il est question de 500 000 emplois directs ou indirects. Le principal souci vient de la demande du Japon, appuyé par les États-Unis, de fixer les exigences de contenu régional (canadien ici) à 30 % pour les pièces et à 45 % pour les véhicules neufs. 

À l’heure actuelle, en vertu de l’Accord de libre-échange nord-américain incluant le Canada, les États-Unis et le Mexique, le seuil est fixé à 62,5 %. Le 20 août dernier, Flavio Volpe de la Automotive Parts Manufacturers’ Association et Oscar Albin de la Mexico’s Industria Nacional de Autopartes ont fait parvenir une lettre à leurs gouvernements respectifs pour manifester leur inquiétude dans l’éventualité où la demande japonaise serait avalisée. 

Selon eux, cela se traduirait par des pertes d’emplois et le fait que les nouveaux emplois pourraient se retrouver n’importe où, même en dehors du groupe des pays partenaires à l’accord des endroits, selon les signataires, avec lesquels nous n’avons aucun accord de libre échange. Ils proposent donc que le seuil minimum de contenu régional soit de 50 %.

Pour l’instant, aucune date de retour à la table des négociations n’a été fixée. Au Canada, dans le contexte de campagne électorale, le sujet de ce traité multilatéral risque de refaire surface au moment où les partis vont commencer à parler d’économie.