À la fin de la guerre du Vietnam, ceux qu’on appelait les Boat People ont pu refaire leur vie au pays. Au fil des guerres, des famines, des catastrophes naturelles ou encore pour des raisons d’orientation religieuse ou sexuelle, entre autres les Canadiens se sont habitués à entendre parler des camps de réfugiés, de longues processions de personnes déplacées, etc.
Windsor reçoit également sa part de ces réfugiés chaque année. Bon an mal an, quelque 400 d’entre eux arrivent ici. On les classifie en deux groupes : reçus ou non-reçus. Les premiers ont franchi toutes les étapes légales et formelles et un juge a statué, en fonction de leur dossier, qu’ils étaient éligibles à ce statut. Les causes ayant forcé ces personnes à fuir leur pays sont diverses et chaque histoire est unique. Être un réfugié reçu signifie que la personne peut dorénavant présenter une demande de résidence permanente, étape incontournable avant l’obtention de la citoyenneté canadienne. Les réfugiés non-reçus sont ceux dont le dossier chemine encore dans l’appareil administratif et judiciaire.
Le jeudi 18 juin, au théâtre Capitol, entre midi et deux heures, se tiendra la Journée internationale des réfugiés Windsor-Essex. Pour l’occasion, des artistes locaux présenteront des mini spectacles représentatifs de leurs cultures d’origine. Un spectacle d’Emmanuel Jal, auteur, chanteur, acteur et activiste politique, est prévu. Son cas est particulier puisque très jeune, il a été enrôlé comme enfant-soldat dans le cadre de la seconde guerre civile au Soudan. Au décès de sa mère, il avait alors 7 ans. En route pour l’Éthiopie où il espérait se créer une vie, il est recruté par l’Armée populaire de libération du Soudan et devient enfant-soldat, ce qu’il sera jusqu’à l’âge de 11 ans. Il recevra alors l’aide d’une travailleuse humanitaire pour se sortir de cet état.
Plusieurs nouveaux arrivants francophones à Windsor sont en fait des réfugiés et la communauté scolaire aussi bien que civile leur porte une attention particulière notamment par le biais du Programme des travailleurs en établissement dans les écoles et du Centre pour les ados parrainé par le Centre communautaire francophone Windsor-Essex-Kent. Regroupés sous l’appellation générale de nouveaux arrivants figurent des immigrants, immigrants reçus, réfugiés, etc. Les enfants de ces derniers ont souvent passé plusieurs années dans des camps et l’un des mandats du Centre est de les aider à s’ajuster à leur nouvelle réalité scolaire, à rencontrer d’autres jeunes et à s’intégrer dans leur communauté d’accueil.
Photo: Emmanuel Jal, chanteur et ancien enfant-soldat