Il y a 24 ans, Joseph Chimczuk laissait en héritage à la Ville de Windsor un million de dollars afin qu’elle érige un édifice portant son nom dont la vocation serait d’abriter un musée des archives de la culture canadienne et une bibliothèque.
L’histoire autour de ce legs est pratiquement devenue mythique en raison de son caractère rocambolesque. Le donateur, qui a longtemps travaillé dans l’industrie automobile, avait amassé sa fortune en consentant des prêts hypothécaires privés. En 1989, en relisant son testament, il s’était rendu compte qu’une clause avait été ajoutée par son comptable qui stipulait que si la Ville n’utilisait pas l’argent dans un délai de cinq années après son décès, l’argent devait lui revenir. Le testament fut donc modifié en conséquence. Quant au comptable, son paiement aurait été une pile de vaisselle dépareillée.
Cependant, il aura fallu 24 années de procédures et de batailles juridiques avant d’en arriver à ce que la Ville puisse effectivement appliquer ce montant, grossi par les intérêts, soit 3,4 millions $ à ce jour, à la réalisation du musée communautaire en voie de réalisation, et dont l’ouverture est prévue pour l’automne prochain.
Dans un premier temps, il n’y avait pas suffisamment d’argent dans la cagnotte pour réaliser le projet. Puis, les membres de la famille du disparu se sont présentés et ont réclamé que l’argent leur soit remis sans parler des différents organismes communautaire de bienfaisance qui auraient bien aimé se partager ce pactole. Pendant ce temps, le Conseil municipal cherchait toujours une façon de respecter les dernières volontés de M. Chimczuk. Vers 2005, le médecin qui avait accompagné l’épouse de M. Chimczuk décide d’entrer dans la danse tout simplement parce qu’il voulait que la communauté puisse profiter d’un musée intéressant. David Wonham, un passionné de musée, désirait quelque chose de plus impressionnant que la seule Maison François-Baby qui, en raison de sa grandeur, peut exposer seulement un quinzième de sa collection.
Au moment de lancer les travaux d’aménagement du musée, au rez-de-chaussée de la Art Gallery of Windsor, la Ville ne savait toujours pas si elle pourrait utiliser l’héritage et ainsi honorer les dernières volontés de M. Chimczuk. Ce n’est que le 23 avril dernier que tous les éléments sont tombés en place et qu’un jugement de la Cour a clos le débat. Le nouveau musée couvrira une surface de 16 000 pieds carrés. L’exposition permanente constituera une vitrine recouvrant l’histoire de la région, sa spécificité économique et son avenir.
Photo: Le musée Chimczuk couvrira une superficie de 16 000 pieds carrés.