Il aura fallu du temps et de la patience. Il aura fallu que les gens d’affaires et les usagers du centre-ville apprennent à vivre avec des échafauds permanents pendant quelques années. Il aura également fallu évoquer la possible démolition d’un fleuron patrimonial de la ville avant que le gouvernement fédéral décide d’investir dans les réparations nécessaires pour redonner un avenir à l’édifice Paul-Martin. 

Il faudra investir plus de 8 millions $ pour restaurer trois façades de l’édifice selon les estimations les plus conservatrices. De fait, la restauration de ces façades est clairement apparue comme étant un prérequis à toute tentative de vente de l’édifice. En juin 2014, le gouvernement fédéral a mis l’édifice en vente sur son site BuyandSell.gc.ca et a reçu 19 propositions suite à cette offre. Dans tous les cas, aucune vente n’était possible tant que la façade ne serait pas entièrement réparée, aucun candidat ne voulant débourser de sa poche pour procéder à ces travaux. 

Pour l’instant, seule la démolition a été écartée des scénarios possibles. À ce jour, le gouvernement canadien n’a pas encore fait son lit pour la suite des choses. L’idée d’y installer une nouvelle faculté de droit pour l’Université de Windsor semble attrayante mais Travaux publics Canada ne voudrait rien entendre d’un tel réaménagement fait aux seuls frais des contribuables. Des employés de la fonction publique pourraient revenir y travailler une fois le bâtiment mis à niveau. 

Cette nouvelle est favorablement accueillie dans le secteur commercial et d’affaires de la ville de Windsor. En effet, depuis quelques années, un effort important de diversification et de rajeunissement a été consenti pour ramener les gens de Windsor à fréquenter le centre-ville. L’arrivée des étudiants et enseignants du Collège St. Clair et bientôt ceux de l’Université de Windsor a aussi contribué à changer profondément la nature des commerces qui s’y trouvent. Avec la transformation de l’hôtel Radisson en résidence étudiante, c’est toute une population de jeunes qui demeurent dorénavant à proximité des boutiques, restaurants et bars. Jusqu’à l’annonce du 8 mai, l’avenir incertain de l’édifice Paul-Martin constituait un frein aux intentions d’investissement dans ce secteur. 

Il faudra maintenant attendre pour connaître l’usage que l’on fera de ces espaces dans les prochaines années. Les employés du gouvernement, en partie, devaient se retrouver dans les locaux de l’Hôtel de Ville actuel. S’ils reviennent tous dans le bâtiment de la rue Ouellette, cela changera-t-il le projet de construire un nouvel Hôtel de Ville. C’est l’une des questions soulevées depuis l’annonce. 

Photo: L’édifice Paul-Martin est situé au 185, av. Ouellette.