« Le Vent du Nord est toujours frette, peu importe le bord qui vient. » C’est dans le titre de ce disque qu’il faut trouver l’origine du nom de l’ensemble folklorique Le Vent du Nord qui a offert un spectacle des plus appréciés lors du souper de cabane à sucre du 4 mai dernier.

« Au fil du temps et des projets, le nom Le Vent du Nord s’est finalement et naturellement imposé comme celui du groupe. Dans les journaux, on pouvait voir « le Vent du Nord arrive en ville » par exemple. On n’a donc jamais vraiment cherché un nom pour notre projet », indique Olivier Demers, violoniste de formation et solide guitariste qui se décrit d’abord comme violoneux.

Les membres du groupe sont originaires ou demeurent dans la région de Montréal, en Montérégie ou encore dans Lanaudière. Le Vent du Nord existe depuis 16 ans et, jusqu’à tout récemment était un quatuor. « Depuis le mois de janvier dernier, avec l’arrivée de Réjean Brunet (accordéon diatonique), le frère d’André (violon), nous sommes devenus un quintette », poursuit-il.

« Tous nos spectacles sont exclusivement en français même lorsque l’on joue devant des auditoires anglophones. Quand on va aux États-Unis par exemple, s’il y a une petite communauté francophone à proximité, il va arriver que quelques-uns soient dans la salle. C’est rare que des francophones viennent nombreux aux spectacles. En milieu anglophone, en général, s’il y a 400 personnes dans la salle, on retrouve peut-être quatre ou cinq francophones même si on sait qu’il y en a plus dans la communauté. »

Les cinq membres du groupe vivent exclusivement de leur art, une réalité pas si commune dans le monde de la musique traditionnelle. Il faut dire qu’ils travaillent beaucoup. « En général, on est sur la route environ 160 jours par année, souligne Simon Beaudry. Cela signifie que l’on donne environ 130 spectacles par année. »

De plus, ils voient eux-mêmes aux affaires du groupe puisqu’ils ont formé une compagnie de gestion. « De cette manière, il n’y a pas de surprise. On sait combien il entre d’argent et quelles sont les dépenses qui viennent avec », ajoute-t-il.

En jasant avec MM. Beaudry et Demers, on comprend que la musique traditionnelle, même si elle n’est pas omniprésente à la radio ou à la télévision est encore bien vivante et parvient toujours à toucher non seulement les amateurs, mais un peu tout le monde, comme si les sons, les mots et les rythmes continuaient de résonner aux oreilles des gens. Et il y a les générations qui montent et qui ont un talent et une fougue indéniables, selon les deux membres du groupe. « La relève est là, ça, c’est certain », concluent-ils.

 

PHOTO : Olivier Demers et Simon Beaudry de l’ensemble folklorique Le Vent du Nord