L’acquisition de biens « ayant du vécu » ne date pas d’hier. Il n’y a pas si longtemps, on parcourait les petites annonces dans les journaux pour trouver une nouvelle automobile aussi bien qu’une guitare usagée ou encore des skis en bon état « parfaits pour un jeune de dix ans ».
Autour des années 1970, les friperies et autres comptoirs familiaux ont pris un essor considérable. S’ils étaient orientés vers les gens moins bien nantis au départ, rapidement, les gens de la classe moyenne ont commencé à les fréquenter. L’arrivée d’internet est venue ajouter une couche supplémentaire de possibilités de vendre, acheter ou échanger et ce, en restant simplement assis dans son salon.
Pour la quatrième année consécutive, le bien connu site Kijiji a émis son rapport sur les habitudes d’achats des Canadiens dans le marché du « seconde main ». Les résultats démontrent que la valeur de l’économie de seconde main est demeurée constamment supérieure à 27 milliards de dollars depuis 2014. Pour 2017, les transactions d’économie de seconde main totalisent 28,5 milliards de dollars et représentent 1,3 % de la production économique totale du Canada.
Par rapport à l’année précédente, cela représente une augmentation de l’ordre de 20 %. Pour visualiser ce que cela représente, c’est l’équivalent de 58 500 maisons d’une valeur moyenne de 487 000 $ ou de 700 000 véhicules neufs d’une valeur de 41 191 $. Le rapport dévoilé récemment indique aussi que l’Ontario a dépassé l’Alberta avec une moyenne de 92 biens échangés par personne au cours de la dernière année.
Qu’est-ce que l’on vend ou échange via internet? Les vêtements, chaussures et accessoires viennent en tête suivis des biens de divertissement (DVD, vélos, articles de sports etc.). Les vêtements et accessoires pour bébés sont au troisième rang car les jeunes familles ne conservent plus ces items pour les passer au prochain enfant à naître : on les vend et on rachète plus tard. Les meubles et les jeux, jouets et jeux vidéo ferment la marche.
On évalue que les personnes qui vendent régulièrement empochent des gains de l’ordre de 1 134 $ par an alors que ceux qui achètent économisent 835 $ sur douze mois. En Ontario, en 2017, les transactions de seconde main ont totalisé 10,3 milliards de dollars.
Il y a quelques années, la municipalité de Belle Rivière s’était avérée celle où le nombre de transactions était le plus élevé dans la province. Il avait été possible de déterminer que c’était surtout les articles, pièces ou outils reliés au domaine automobile qui faisaient le plus souvent l’objet de transactions. En 2017, ce sont les résidents de London et de Hamilton qui sont les plus actifs dans ce marché. À Hamilton, 50 % des résidents échangent environ 1,5 article par mois. Du côté de London, les résidents sont plus portés à donner leurs choses.
L’économie de seconde main, en plus de favoriser ceux qui s’y adonnent, permet également d’allonger la vie utile des objets vendus, donnés ou échangés ce qui, à terme, devrait se traduire comme une contribution à la réduction de l’empreinte écologique globale.
Le sondage a été mené en ligne pour l’Observatoire de la Consommation Responsable (OCR) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) via MBA Recherche entre le 18 septembre et le 12 octobre 2017. Cette étude a été faite sous la supervision du professeur de marketing Fabien Durif et en collaboration avec la professeure d’économie Marie Connolly, tous deux de l’ESG de l’Université du Québec à Montréal. L’échantillon était de 5625 répondants.