Il y a de ces histoires inspirantes. Celle de Jarrett McCourt en est une. Ce tubiste professionnel l’a partagée avec les jeunes du secondaire. Le natif de Tecumseh et diplômé de l’Essor revient dans la région comme soliste invité au concert de l’Orchestre symphonique de Windsor (OSW).
Dans une salle remplie du Capitol Theatre, Jarrett McCourt a joué la mélodie d’Arid Plau, le samedi 4 février.
« J’aime cette pièce. Je suis connecté à elle parce que j’ai commencé à la jouer à un moment où je n’étais pas certain de vouloir continuer, donc cette pièce a une charge émotionnelle. Elle a grandi avec moi comme personne », confie le musicien. Ce concerto est vraiment joli et c’est difficile d’imaginer le tuba comme sexy parce que c’est gros. »
Quinze minutes de performance lui ont valu une ovation. « On est venu l’encourager, c’est si beau », mentionne Roger St-Pierre, un des nombreux spectateurs.
En rappel, Jarrett McCourt a joué Danny Boy, tirant le rire de quelques personnes qui ont reconnu l’air.
« C’est bien de voir tous mes profs et ceux qui m’ont influencé dans ma manière de voir le monde de la musique classique. C’est un honneur de jouer pour l’OSW », mentionne-t-il.
Généreux de son temps, le musicien d’expérience a visité les écoles secondaires francophones locales (l’Essor et E.J. Lajeunesse) avant le spectacle. Il trouve important de partager sa passion auprès des jeunes.
« J’ai parlé du processus d’admission au baccalauréat en musique. Ils étaient contents que je leur parle des démarches », rapporte le diplômé de London et du Michigan.
Pour le jeune homme de 25 ans, revenir à Windsor est important. « Je me souviens comment ça m’a influencé de rencontrer des musiciens de la région quand j’étais moi-même étudiant. Ça me rend très humble et montre combien loin je viens, dit-il avec émotion et fierté dans la voix. Ça me donne la chance de montrer à la communauté ce qu’elle m’a aidé à faire. J’ai eu tellement d’appuis.
« L’Essor, c’est là où tout a commencé pour moi. J’ai réalisé que la musique était la seule chose que je pourrais faire dans ma vie », assure ce diplômé de l’Essor. Si tu veux quelque chose, tu peux l’avoir. »
Mariah Dumouchelle, élève de 9e année à E.J. Lajeunesse, a assisté à l’atelier de Jarrett McCourt, avec une soixantaine de jeunes. « Il nous a parlé de son parcours en musique et comment il a commencé à performer. On a aussi pu l’écouter jouer », mentionne l’adolescente de 14 ans.
Ce qu’elle retient de cette heure : « Tu dois suivre ce que tu veux dans la vie, même si c’est difficile. Tu dois essayer de ton mieux. C’était motivant ».
Le meilleur conseil du musicien : ne jamais abandonner.
« Lorsque tu veux abandonner, c’est probablement le moment où tu dois le plus continuer ».
« Je pratiquais beaucoup et je voulais vraiment être tubiste professionnel plus que n’importe quoi. Je ne pouvais pas me voir faire autre chose dans la vie », mentionne l’artiste qui a répété de six à huit heures par jour pour arriver à se classer parmi les meilleurs.
Aujourd’hui, il est l’unique tubiste de l’Orchestre symphonique de Miami. « J’ai gagné une audition et je joue une fois par semaine depuis 2015 », partage le tubiste de moins de 10 ans d’expérience.
Malgré une carrière fructueuse, ses ambitions ne s’arrêtent pas là. Avec hésitation, il avoue : « Je ne suis pas encore au sommet, où je voudrais être ». Il rêve de jouer pour l’Orchestre de Toronto ou de Chicago. « J’essaie toujours de trouver mieux », conclut celui qui a jouera à Calgary pendant tout le mois de mars.
Marie-Ève Boudreault