Construite sur la berge de la Rivière-aux-Canards, l’église Saint-Joseph fait partie du paysage pastoral de la région depuis 1915. Le pont qui enjambe la rivière débouche pratiquement au pied du perron de l’édifice de briques et de pierres qui a subi une cure de jeunesse au cours des dernières années.

Ces travaux incluaient des réparations, des rénovations et, surtout, la restauration des fresques et tableaux originaux et ont nécessité à ce jour des investissements de plus d’un million de dollars.

Il faut dire que les travaux ont redonné son lustre à la vieille église. Dès l’entrée, on est frappé par la luminosité en provenance des longues fenêtres, ornées de vitraux au motif très simple. Puis, immanquablement, le regard se porte vers la voûte où, à l’initiative de Mgr Augustin Caron, pasteur de la paroisse de 1935 à 1952, 17 fresques ont été peintes par Karol et Milada Malczyk.

Les deux peintres d’origine polonaise ont travaillé de 1950 à 1952 à cette réalisation qui a donné à l’église Saint-Joseph son caractère unique. Ces artistes n’en n’étaient pas à leur première réalisation en art religieux ayant décoré au moins trois églises en Pologne avant de devoir quitter leur pays en 1939 en raison de l’imminence de la Seconde Guerre mondiale.

Une des caractéristiques des fresques de l’église Saint-Joseph se rapporte aux modèles utilisés pour les différentes personnes. Dans une publication toute récente : Images de foi, portraits d’un peuple; Réflexions sur les peintures murales de l’église Saint-Joseph, Rivière-aux-Canards, Ontario, le révérend Patrick Bénéteau indique que : « Certains jeunes de la Paroisse Saint-Joseph furent en fait des modèles pour certaines murales. Avec la permission de leurs parents, les enfants furent esquissés par Karol et Milada – parfois de manière hésitante, grimpés sur les échafaudages ou posant tranquillement sur un tabouret ».

Avec les années, le bâtiment a commencé à montrer des signes de vieillissement. À compter de 1945, un ascenseur a été installé et le toit a été remplacé. En 2004, on a entrepris la restauration de l’extérieur de l’église pour finalement, en 2015, s’atteler au travail de rendre aux fresques leur lustre original. Il faudra plus de 3000 heures d’un travail très minutieux à cinq techniciens, dont deux étudiants universitaires en beaux-arts, avant de pouvoir contempler le résultat final.

Tout au long de ces travaux, les paroissiens ont été invités à contribuer au financement des opérations nécessaires pour réhabiliter le bâtiment et ses fresques. Pas étonnant donc que l’église accueille beaucoup de fidèles lors des messes du dimanche. Le village compterait plus de 500 habitants. La messe en français est suivie par environ 140 fidèles, semaine après semaine et un peu plus durant la période des Fêtes.

Daniel Richard