Il y a un an, la Maison François-Baby inaugurait deux nouvelles expositions dont une, permanente, est exclusivement consacrée à l’histoire de la contribution francophone depuis l’arrivée des premiers colons et explorateurs.

S’il faut remonter à 1669 pour recenser la présence de Jolliet sur la rivière Détroit, il faudra attendre jusqu’en 1701 avant qu’Antoine de Lamothe Cadillac établisse une colonie sur la rive nord et fonde ce qui deviendra Détroit.

Quarante-sept ans plus tard, les Jésuites déménagent la maison huronne du côté de Windsor. À cette époque, 26 fermes françaises y sont exploitées. La vie n’y est cependant pas facile puisque les terres sont souvent inondées en raison de la faible élévation par rapport au niveau de la rivière. D’ailleurs, les colons nomment spontanément la région « la Côte de Misère ».

Dans un tel contexte, un voisinage pacifique avec les membres des Premières Nations était essentiel pour la survie. Grâce au sieur de Lamothe Cadillac, des Hurons, des Potawatomis, des Ojibwés et des Odawas reviennent s’installer autour du fort Pontchartrain.

L’exposition permet donc de retracer l’histoire de la communauté francophone jusqu’à la période contemporaine. Au cœur de l’exposition, la reconstitution d’une cuisine typique de l’époque de la colonisation permet de juger de la frugalité de la vie de nos ancêtres.

C’est dans le cadre du projet de création du Musée communautaire Chimczuk que la Maison, construite au tournant du XIXe siècle, a été réaménagée de manière à mettre en valeur l’histoire francophone de Windsor.

« Cette maison a un véritable caractère historique à commencer par le fait qu’elle a servi de lieu de résidence aux Américains lors de la guerre de 1812 », souligne Madeleine Della Valle. C’est en 1958 que la résidence de François Baby est transformée en musée et dénommée Hiram Walker Historical Museum, appellation qu’elle conservera jusqu’à ce qu’elle soit rebaptisée Musée communautaire de Windsor, Maison François-Baby.

Lors des travaux réalisés en 2014, deux expositions ont été aménagées au rez-de-chaussée dont une consacrée à la guerre de 1812 et l’autre à l’histoire francophone. Comme la maison est maintenant une partie intégrante du musée Chimczuk, la première année a été marquée par une augmentation notable de l’achalandage en visiteurs.

« Les deux sites ont accueilli plus de 20 000 visiteurs depuis l’ouverture. Nous recevons plusieurs groupes scolaires et les visites guidées appelées French Connection s’arrêtent à la maison ». En plus des deux expositions permanentes, la Maison François-Baby présente, au sous-sol, une exposition d’armes à feu couvrant plusieurs périodes.

Daniel richard