La Région du sud de l’Ontario, telle que définie par l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) comprend cinq districts d’opération : Fort Érié, Niagara, St. Clair, le pont Ambassador et le tunnel de Windsor. Entre 2011 et 2015, le nombre d’armes saisies aux postes frontaliers est passé de 128 à 241. Ce nombre compte pour 41 % de toutes les saisies effectuées aux frontières du pays.
Jamais son mon arme
Devant la croissance du phénomène de visiteurs des États-Unis qui tentent d’entrer au pays sans déclarer leur arme, l’Agence a décidé de lancer une vaste campagne de sensibilisation et d’information pour rappeler les règles entourant l’entrée d’armes à feu au pays. C’est bien connu et documenté, les Américains ont non seulement une certaine fascination mais une forme de vénération des armes à feu.
Le message pour les citoyens américains qui viennent en visite au Canada est simple, selon Pamela Mintern, personne-ressource pour la Région du sud de l’Ontario : « laissez vos armes à la maison ». Il existe des exceptions qui permettent d’entrer en sol canadien avec une arme mais, règle générale, lorsque des voyageurs se présentent à la guérite de la Ligne d’inspection primaire d’un point d’entrée, ils doivent déclarer toute arme à feu en leur possession. Ce faisant, ils ne s’exposent pas à des sanctions, des saisies ou des poursuites.
En déclarant leur arme, les voyageurs la remettent à l’agent mais elle n’est pas saisie. Elle est plutôt mise sous clé et retournée du côté américain de la frontière où le propriétaire pourra la récupérer à son retour. S’il ne désire pas la récupérer, elle vient grossir les stocks d’armes saisies.
Comme l’indique Jeff Gilmore des Services frontaliers, « seuls les voyageurs ayant déclaré leurs armes à feu reçoivent ces choix ».
228 saisies d’armes saisies
Puis, il y a ceux, de plus en plus nombreux suivant les statistiques, qui omettent de déclarer avoir une arme avec eux. Dans la plupart des cas, il s’agit d’armes à feu personnelles quoique parfois, on retrouve également des armes qui sont prohibées au Canada. Certains vont se défendre en disant conserver une arme à proximité en raison du lieu où ils travaillent (par exemple, dans certains quartiers de Détroit). D’autres diront l’avoir simplement oubliée (dans le coffre à gants par exemple) et ne pas avoir réalisé qu’ils devaient la déclarer.
« Certains vont tout simplement faire demi-tour sur l’esplanade en approchant de la guérite, ce qui peut représenter 25 % des saisies », ajoute M. Gilmore. Les armes sont alors saisies, parfois le véhicule également et le propriétaire devient passible d’accusation au criminel.
« De plus, nous disposons de différentes méthodes pour découvrir des armes dans un véhicule qu’il s’agisse de fouille, de chiens spécialement entraînés ou encore d’équipements permettant de voir à l’intérieur du véhicule. »
Dans le cas de Canadiens se rendant au sud de la frontière pour acheter des armes à feu prohibées ici, la règle est simple : c’est défendu. En regard des armes pour la chasse, pour des compétitions sportives ou qui seraient apportées au Canada pour fins de réparation, il est important selon M. Gilmore de s’assurer d’obtenir tous les permis et autorisations des différents paliers de gouvernement concernés.
Au cours de la dernière année financière, les officiers des services frontaliers de la Région du sud de l’Ontario ont effectué 228 saisies d’armes prohibées et 1370 saisies de drogue; ont débusqué neuf cas de pornographie infantile et saisi 95 000 $ en argent destinés aux milieux criminels.
Daniel Richard