Le jeudi 27 février, la communauté de Leamington a finalement pu pousser un grand soupir de soulagement en apprenant que la compagnie canadienne Highbury Canco Corporation (HCC) a paraphé une lettre d’intention pour reprendre et opérer les installations Heinz de Leamington. HCC va continuer à mettre en boîte et distribuer certains produits de Heinz au Canada dont, le jus de tomate. Ces opérations vont permettre à quelque 250 travailleurs de retourner à l’usine. Cette annonce vient donc mettre fin à une période d’incertitude.

En effet, à la fin de 2013, l’annonce par la compagnie Heinz de la fermeture définitive de son usine de Leamington, vieille de 104 ans, était venue perturber sérieusement la communauté riveraine du lac Érié. Non sans raison puisque près de 800 emplois allaient disparaître d’un seul coup sans oublier les producteurs de tomates de la région qui voyaient s’envoler ainsi le principal débouché pour leur production maraîchère. 

Récemment, une conserverie locale obtenait une subvention pour agrandir et moderniser son usine et affirmait qu’elle pourrait ainsi écouler environ 40 % du volume de tomates traité à l’usine de Leamington. Cette nouvelle avait fait figure de baume pour les producteurs de la région qui se voyaient ainsi assurés de rentabiliser une partie, au moins de leurs opérations. Puis, le 25 février dernier, une rumeur persistante court qu’un transformateur aurait fait l’acquisition d’une partie des installations de Leamington et que cela pourrait donner du travail à environ 40 % des travailleurs qui vont perdre leur emploi en juin 2014. Dès le lendemain, Sandra Pupatello, maintenant PDG de la WindsorEssex Economic Development Corporation démentait la nouvelle et indiquait qu’à sa connaissance, il n’y avait pas d’entente paraphée avec aucun des intervenants invités à examiner le dossier. Toujours selon elle, cette annonce était le fruit d’une mauvaise interprétation de celle de l’agrandissement de l’usine annoncée quelques jours plus tôt. De plus, elle déplorait l’incertitude que pouvait créer ce type d’annonce prématurée parmi les investisseurs potentiels avec qui du travail était déjà en cours. 

Pour plusieurs, c’est en s’appuyant sur la loi canadienne des produits agricoles. Celle-ci spécifie entre autres que le jus de tomate vendu au pays doit être produit en sol canadien et ce, suivant des spécifications très sévères. Or, l’usine de Heinz à Leamington était la dernière à traiter des tomates entières au Canada. Pour que Heinz continue à pouvoir écouler du jus de tomate ici, elle devra continuer à se plier aux exigences de la règlementation.

Les travailleurs de l’usine, leurs familles et la communauté en général doivent donc continuer d’attendre une bonne nouvelle ou, qu’à nouveau, le couperet tombe.