Dans le cadre du programme Nouveaux Horizons, la Communauté congolaise de Windsor-Essex a organisé un atelier pour les aînés immigrants francophones. L’activité visait à les sensibiliser aux risques liés à la cybersécurité et à leur fournir des outils pour se protéger contre le vol de données.
Chrismène Dorme – IJL
La session s’est déroulée le 15 novembre au Centre communautaire francophone de Windsor et a rassemblé une quarantaine de participants. Jacques Lehani Kagayo, président de l’organisme congolais, souligne l’importance de cette initiative : « Nos aînés souffrent souvent d’isolement social et technologique, ce qui les rend vulnérables aux arnaques. Ils se servent surtout de leur téléphone pour passer des appels, sans maîtriser d’autres fonctionnalités ni savoir se protéger contre les fraudeurs. »
L’atelier visait donc à combler ces lacunes, identifiées grâce à un sondage révélant que beaucoup ignoraient des gestes simples, comme rappeler un appel manqué.
La formation s’est structurée autour de deux volets : l’apprentissage des bases du téléphone mobile et la cybersécurité, un sujet crucial face à la multiplication des escroqueries ciblant les aînés. Ces derniers sont fréquemment la cible de personnes mal intentionnées se faisant passer pour des représentants gouvernementaux ou des policiers afin d’obtenir des renseignements personnels tels que le numéro d’assurance sociale.
Les sessions ont été animées par Yves Mpunga, expert en informatique. Il a montré aux participants les bases de l’utilisation du téléphone intelligent : retourner un appel, consulter ses courriels ou encore ouvrir certaines applications essentielles pour rester connectés à leur famille et à leur communauté.
Quant à Nono Basubi, spécialiste en communication numérique, il a offert des démonstrations pratiques et des conseils concrets pour éviter les pièges numériques. Une équipe a travaillé en amont pour condenser les informations essentielles en une session d’une heure et demie.
Le projet a également bénéficié du soutien d’organismes ethnoculturels et d’institutions locales tels que le Centre communautaire francophone et le Collège Boréal. Ce dernier a fourni des outils pédagogiques, notamment des supports numériques de l’Université d’Ottawa, qui ont permis de projeter les informations et d’effectuer des démonstrations en temps réel. Ces ressources ont ainsi facilité la compréhension des notions complexes de cybersécurité.
Les participants ont exprimé leur satisfaction, comme le montre un sondage réalisé à la fin de la session. « L’enthousiasme était palpable, a souligné M. Lehani Kagayo. Un participant a même partagé son expérience personnelle d’une fraude subie, qu’il n’avait pas dénoncée faute de savoir à qui s’adresser. Cela montre qu’il est crucial d’intégrer un volet juridique dans ces ateliers pour guider nos aînés sur la manière de réagir après une telle mauvaise expérience. »
Fort de ce retour, la Communauté congolaise prévoit organiser une deuxième session au début de l’année prochaine sur les aspects juridiques de la fraude numérique. « Cette partie est essentielle, car beaucoup de personnes âgées ignorent où se tourner après une escroquerie. Nous souhaitons faire intervenir des agents de police pour expliquer les démarches à suivre », conclut M. Lehani Kagayo.
Cette initiative illustre l’importance des programmes communautaires dans l’inclusion numérique et la protection des aînés, tout en offrant un espace d’apprentissage et de soutien aux francophones de Windsor-Essex. Avec des ateliers comme celui-ci, la Communauté congolaise continue de renforcer les liens sociaux et de promouvoir l’autonomie numérique des aînés immigrants.
Photo : Les participants à l’atelier (Crédit : COCOWE)






