Il y a 65 millions d’années, selon les scientifiques, la chute d’une météorite de 11 kilomètres de diamètre a entraîné la disparition des dinosaures laissant le champ libre aux très petits mammifères qui existaient déjà.

Ces derniers devaient à leur petite taille d’avoir échappé aux dinosaures et, au cours de la période qui a suivi la chute du météore, leurs faibles besoins en alimentation ont contribué à assurer leur développement et leur diversification.

Au fil des millions d’années, ils ont commencé à grossir et, en cours de route, l’Homme est apparu relativement petit par rapport aux animaux de l’époque. Il y a 20 000 ans, pendant la phase la plus froide de la dernière glaciation, des mammouths, des mastodontes, des chameaux, des mégathériums, des ours à tête courte, des chats des cavernes et des lions prospéraient dans les vastes prairies du nord du Yukon.

L’exposition Les mammifères préhistoriques présentée au musée communautaire Chimczuk retrace ce qu’il est advenu de ces animaux. L’exposition couvre environ 200 mètres carrés et permet de découvrir que, selon les théories généralement acceptées, les hommes sont arrivés en Amérique en traversant la Béringie (détroit de Béring asséché) en suivant les animaux qui transhumaient devant l’avancée des glaciers.

Cette migration est survenue il y a 30 000 ans. Quelque 10 000 années plus tard, toujours localisés principalement dans ce qui est aujourd’hui le Yukon, ces mammifères ont été rattrapés par la glaciation, ce qui a contribué à restreindre drastiquement les possibilités de trouver de la nourriture pour les grands herbivores et, par conséquence, de réduire le cheptel disponible pour les carnivores.

De plus, les humains pouvaient désormais chasser avec des armes rudimentaires, ce qui constituait un prélèvement supplémentaire.
Tous les animaux dont il est question dans l’exposition ont aujourd’hui disparu dans leur forme d’alors. Lions, castors, chevaux et chats se sont adaptés et ont continué à se répandre du nord au sud de l’Amérique mais, pour les autres, ce que l’on en sait découle de la découverte de fossiles ou, dans le cas du mammouth, de carcasses remarquablement préservées dans le pergélisol.

En début d’exposition, les concepteurs posent la question de savoir si la Terre pourrait vivre une nouvelle ère glaciaire. Selon ce qui est généralement admis, la dernière ère glaciaire n’est pas terminée et nous serions dans une période interglaciaire qui a commencé il y a environ 10 000 ans.

Les textes sont présentés dans les deux langues officielles et l’exposition se poursuit jusqu’au 31 décembre prochain.

Daniel Richard