Il y a 150 ans à Windsor, on fêtait la Saint-Jean-Baptiste en présentant un défilé dans les rues de la ville. Voilà le genre d’information inédite que les participants à la visite gratuite de l’exposition à la Maison François-Baby pourront découvrir le 24 juin prochain.
« Pour la fête de la Saint-Jean-Baptiste à la Maison François-Baby, je voulais souligner l’importance de l’héritage francophone de la région, souligne la conservatrice Madelyn Della Valle. J’ai donc voulu offrir une visite de l’exposition permanente et partager des faits que l’on ne retrouve pas dans l’exposition mais qui y sont liés.
« Par exemple, je fais de la recherche pour le 150e anniversaire de la fédération canadienne et j’ai trouvé quelques articles dans le Detroit Free Press sur la fête de la Saint-Jean-Baptiste en 1867. Je vais donc parler de ce défilé.
« À l’époque, à Windsor, les populations francophone et anglophone étaient à peu près égales mais, si on allait dans le comté, c’était beaucoup plus francophone. L’église Assomption était également francophone et donc, la fête était orientée en fonction de cette église à ce moment-là. »
Dans le cadre de sa recherche, Mme Della Valle aimerait bien trouver depuis combien de temps et de quelle manière était célébrée la Saint-Jean.
Au cours de la présentation, il sera aussi question de l’histoire et la place de la maison et de la famille Baby. Cette partie de la présentation sera présentée par Heather Colautti qui, selon sa collègue, est « vraiment enthousiaste à propos de l’histoire et de la généalogie de la famille ».
Les visiteurs pourront en apprendre plus sur la famille et de quelle manière elle est liée à l’histoire francophone de la région. Par exemple, il sera question de la place de la religion dans la famille ainsi que de l’aspect économique des activités de ses membres.
À ce sujet, ses recherches lui ont permis de découvrir que les Baby faisaient affaire, indifféremment, avec les anglophones et les francophones et qu’ils parvenaient toujours à tirer leur épingle du jeu.
De nos jours, les descendants la famille est éparpillée aux États-Unis et à Toronto. Jacques Baby, propriétaire de la maison sur la rue Mills, a d’ailleurs vécu dans la Ville reine vers la fin de sa vie.
On retrouve également des Baby au Québec.
Les Baby étaient de grands voyageurs, notamment parce que certains d’entre eux s’étaient engagés dans l’armée britannique qui défendait, à l’époque, un empire sur lequel, dit-on, le soleil ne se couchait jamais.
À la question de savoir si François et Jacques se considéraient francophones ou anglophones, Mme Colautti hésite mais fait remarquer que les deux frères ont épousé des anglophones issues d’une riche famille de Détroit et qu’ils ont joint l’armée britannique, ce qui laisse supposer un engagement sérieux dans la communauté anglophone.
Cependant, avant tout, c’était des gens pragmatiques qui pouvaient évoluer dans les deux communautés, ce qui était relativement commun à l’époque.
L’unique visite, au cours de laquelle les visiteurs pourront découvrir davantage de facettes de la vie des francophones à Windsor au XIXe siècle débutera à 14 heures. Le Musée peut accommoder une trentaine de personnes.