En tant que principal syndicat des chauffeurs d’autobus scolaires en Ontario, Unifor prévient qu’il est urgent d’agir pour assurer le service de transport scolaire en septembre. La santé et la sécurité des élèves et des chauffeurs d’autobus scolaires doivent être une priorité absolue alors que le gouvernement et les conseils scolaires de l’Ontario s’efforcent d’élaborer des plans pour le retour à l’école.
« Il faut remédier à cette situation avant que la rentrée scolaire n’ait lieu en septembre. Une réouverture complète, que l’état d’urgence provincial soit levé ou non, est en danger », a déclaré Jerry Dias, président national d’Unifor.
Le ministre de l’Éducation Stephen Lecce a déclaré que « toutes les parties prenantes » sont importantes pour la réouverture du système scolaire, mais la mobilisation des chauffeurs d’autobus scolaires, une partie souvent oubliée mais faisant partie intégrante d’une journée scolaire, a été minime.
« Les chauffeurs d’autobus scolaires sont essentiels au transport des élèves et assurer ce transport de manière sécuritaire avec les nouveaux protocoles mis en place est l’une des plus grandes préoccupations de ces travailleuses et travailleurs », a déclaré Naureen Rizvi, directrice de la région de l’Ontario d’Unifor.
Les autobus scolaires ne sont pas conçus de la même manière que les autobus de transport en commun. Les autobus transportent jusqu’à 72 élèves du primaire avec un seul accès pour les passagers situé directement à côté du chauffeur. Plusieurs élèves peuvent être assis sur un même siège séparé des autres par une allée étroite avec des élèves de l’autre côté. Dans de nombreux cas, le même autobus dessert plusieurs écoles sur un même trajet. En outre, les passagers ayant des besoins particuliers nécessitent souvent que les chauffeurs travaillent en étroite collaboration avec les passagers.
De nombreux chauffeurs sont des retraités et une éventuelle exposition à la COVID-19 sans formation adéquate, des règlements de distanciation sociale et une désinfection régulière des bus pourraient les empêcher d’assurer leurs trajets. La situation est aggravée par le fait que de nombreux chauffeurs n’ont pas reçu les indemnités prévues, ce qui les oblige à chercher un autre emploi. Avec le risque de voir moins de chauffeurs revenir en septembre, combiné à la distanciation sociale qui pourrait entraîner le besoin d’autobus et de chauffeurs supplémentaires, Unifor met en garde contre une pénurie imminente sans intervention immédiate du gouvernement Ford.
Le gouvernement ontarien n’a pas réussi à mettre à la disposition des chauffeurs d’autobus scolaires admissibles des chèques de prime de fidélisation à partir de 2019. Ce paiement devait permettre aux chauffeurs dont l’assiduité est quasi parfaite de recevoir un versement de 1000 $ par durée du programme, mais le gouvernement Ford n’a pas encore effectué le paiement aux chauffeurs d’autobus scolaires pour la période allant de septembre 2019 à décembre 2019, le paiement devant être effectué en mars 2020. La période de paiement suivante, qui s’étend de janvier 2020 à juin 2020, a été interrompue lorsque les écoles ont fermé en mars. Les administrateurs du programme n’ont pas communiqué aux chauffeurs s’ils recevront un paiement pour cette période.
De nombreux chauffeurs d’autobus scolaires de la province comptent sur le Programme de primes pour le maintien en poste des chauffeurs pour les aider à joindre les deux bouts. Sans ce programme, certains pourraient quitter le secteur, ce qui mènera à une pénurie accrue de chauffeurs d’autobus scolaires en septembre. Unifor demande au premier ministre Doug Ford de s’engager à ce que les chauffeurs reçoivent le paiement intégral prévu au programme.
« Unifor pose ces questions au nom de ses membres et des milliers de chauffeurs d’autobus scolaires non syndiqués de la province, a déclaré Debbie Montgomery, présidente de la section locale 4268 d’Unifor. Une discussion sérieuse doit être menée avec les chauffeurs d’autobus scolaires, en tant que partenaires de l’éducation, sur ce à quoi ressemblera le mois de septembre et si leur sécurité sera prioritaire. »
Unifor est le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, représentant 315 000 travailleurs dans tous les grands secteurs de l’économie. Le syndicat milite pour tous les travailleurs et leurs droits; il lutte pour l’égalité et la justice sociale au Canada et à l’étranger, et aspire à provoquer des changements progressistes pour un meilleur avenir. Des informations sur la réponse du syndicat à la pandémie ainsi que des ressources pour les membres se trouvent à l’adresse unifor.org/COVID19.
SOURCE – Le syndicat Unifor
PHOTO – Jerry Dias, président national d’Unifor