Quand Regan Lane a appris qu’elle recevait la prestigieuse bourse Schulich Leader, c’est toute la communauté de l’École secondaire catholique l’Essor qui a célébré. Son parcours en français, dans un milieu anglophone, incarne l’excellence, l’engagement et la promesse d’un avenir inspirant pour les jeunes francophones.
Christiane Beaupré – IJL Réseau.Presse – Le Rempart
Quand une élève de 12e année décroche l’une des bourses les plus convoitées au pays, c’est toute une communauté scolaire qui rayonne. Regan Lane, finissante de l’École secondaire catholique l’Essor, à Tecumseh près de Windsor, a été choisie parmi des milliers de candidats pour recevoir une bourse Schulich Leader de 100 000 $, qu’elle utilisera pour entreprendre des études en physique mathématique à l’Université Queen’s de Kingston en Ontario.
Elle a appris la nouvelle par courriel, alors qu’elle se trouvait en classe d’anglais. « J’ai d’abord pensé que c’était un pourriel, je ne pensais pas avoir une chance », raconte-t-elle. C’est en appelant ses parents qu’elle a pu partager l’incroyable surprise. Ce moment, elle ne l’oubliera jamais.
Réservée à 100 élèves canadiens qui se démarquent par leur excellence académique, leur leadership et leur passion pour les STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques), cette bourse est bien plus qu’un appui financier. Elle représente, pour Regan, une reconnaissance de son engagement global. Selon elle, c’est l’équilibre entre ses résultats scolaires et ses nombreuses implications qui lui a permis de se démarquer. « J’aime faire beaucoup d’activités, alors la gestion du temps a toujours été un défi. Mais je crois que mon implication dans la communauté a vraiment compté. »
À l’Essor, elle s’est illustrée comme co-capitaine de l’équipe de volley-ball, membre de comités variés, compétitrice en natation, animatrice jeunesse à son église, et sauveteuse pour la Ville de Lakeshore. Elle a même organisé une course au profit d’un organisme de bienfaisance. Elle n’a jamais cessé de conjuguer excellence et engagement.
Elle reconnaît l’importance du rôle joué par son école et ses enseignants. « Le programme IB m’a vraiment soutenue. Il y a toujours quelque chose à faire ici, une grande variété d’activités. Et c’est grâce à cette richesse que j’ai pu me développer. » Elle rend hommage à plusieurs figures marquantes : Mme Gignac, son entraîneuse en volley-ball, M. Defoe et toute l’équipe IB, ainsi que M. Castellano, directeur de l’école secondaire et aussi son ancien directeur à l’élémentaire.
Étudier en français dans un milieu majoritairement anglophone n’a pas été facile, mais cela lui a donné une perspective unique. « Parler deux langues m’a ouvert des portes. C’est difficile, mais ça donne accès à plus de ressources et ça te pousse à faire des choses difficiles. » Elle compte d’ailleurs poursuivre des cours de français à Queen’s, pour rester connectée à la communauté franco-ontarienne.
À ceux qui croient ce type de bourse hors de portée, elle lance un message d’espoir : « Je pensais la même chose. Mais si tu t’impliques dans ce qui t’intéresse, si tu fais de ton mieux, c’est toujours accessible. »
La réussite de Regan Lane dépasse sa propre trajectoire : elle devient un modèle inspirant pour les élèves francophones de Windsor et de tout l’Ontario. Son parcours en contexte minoritaire, marqué par le choix d’étudier en français dans un milieu anglophone, témoigne de la force d’une éducation francophone enracinée dans l’engagement. Elle souhaite montrer aux jeunes que leur langue, leur culture et leur implication peuvent les mener loin. « Essaie de toujours faire de ton mieux afin de réussir. Fais des choses qui t’intéressent. Ose essayer du nouveau. » C’est ce message qu’elle espère semer dans l’esprit de celles et ceux qui rêvent à leur tour de grandes possibilités.
Photo : Regan Lane, récipiendaire de la bourse Schulich Leader (Crédit : école l’Essor)