L’Office de protection de la nature de la région d’Essex se voit confier par le gouvernement de l’Ontario la gestion de plus de 100 acres de terres écologiques à Windsor. Une mission cruciale pour préserver un habitat rare et des espèces menacées.
Yolande Melono – IJL Réseau.Presse – Le Rempart
L’Office de protection de la nature de la région d’Essex (ERCA), l’un des 36 organismes de sauvegarde de la nature créés par l’Ontario en 1973, a reçu une nouvelle mission vitale pour l’environnement. En avril dernier, le ministère des Transports a confié à l’organisation la protection et la gestion à long terme de plus de 100 acres de terres. Les espaces, situés sur le site du parc fédéral Ojibway à Windsor, ont été créés dans le cadre du projet de construction de l’autoroute Herb Gray. Achevée en 2015, cette voie stratégique relie les villes de Windsor et Détroit, tout en intégrant des éléments de compensation écologique.
La protection durable des espèces en danger et de leurs abris faisait partie des activités de restauration fondamentales prescrites à cette époque. La tâche attribuée à présent à l’ERCA maintient le caractère essentiel de ces parcelles pour l’environnement. En effet, il s’agit principalement d’un écosystème de prairie à herbes hautes, peu commun au Canada.
L’on y retrouve des ressources naturelles recherchées et précieuses. Sur cet habitat de qualité supérieure, les plantes et les animaux utiles à l’environnement seront mieux préservés. Constituées d’une zone humide, ces terres ont déjà permis de réimplanter des espèces menacées, tout en jouant un rôle important dans la régulation des eaux de surface et la lutte contre les inondations.
Sur ces espaces verts, l’ERCA entreprendra des travaux de restauration et veillera à leur entretien pour protéger l’habitat unique de la prairie ainsi que les espèces en danger présentes sur le site, telles que la couleuvre de Butlers, la couleuvre fauve de l’Est et le caféier du Kentucky, en plus de bois rares comme le chêne. L’entretien continu comprendra la gestion des espèces envahissantes, la plantation d’espèces indigènes, ainsi que des brûlages dirigés réguliers dans le cadre de sa stratégie de gestion écologique.
« Nous exprimons notre sincère gratitude au ministère des Transports pour avoir désigné l’ERCA comme bénéficiaire de ces terres, permettant ainsi leur protection et leur gestion à perpétuité », a déclaré Tim Byrne, directeur général de l’ERCA.
« Nous sommes ravis d’avoir été choisis comme gardiens de ces terres importantes », renchérit la directrice des communications et des services de sensibilisation de l’organisme, Danielle Stuebing.
Déjà responsable de plus de 4200 acres de terres naturelles, l’ERCA assure actuellement la gestion active du nouveau site, en éliminant les espèces invasives et en menant des études biologiques par le biais de son budget de fonctionnement annuel. Ce transfert de responsabilité représente une étape importante vers la pérennité des milieux naturels urbains dans le sud-ouest de l’Ontario.
Photo : : Le liatris à épi est l’une des espèces en péril à protéger sur le site. (Crédit : Russ Jones, ERCA)