Le marché immobilier de Windsor, durement touché lors de la crise économique de 2008 a montré, au cours des derniers mois, des signes d’effervescence. Non seulement les ventes ont augmenté en nombre d’unités mais les prix de vente ont explosé également.

Comme l’indique Garrison Matte, agent immobilier chez Re/Max,  « le phénomène est relativement nouveau à Windsor mais, à London et à Toronto, cela dure depuis déjà un moment ». Selon lui, différents facteurs peuvent expliquer le phénomène. « Premièrement, les taux d’intérêts sur les prêts hypothécaires continuent à être relativement bas. Mais, il y a aussi cette opportunité de n’investir que 5 % de la valeur du prêt qui a amené de nombreuses personnes à décider de devenir propriétaire ».

La conjonction de ces deux réalités a eu comme effet, en partie du moins, d’augmenter le nombre de personnes qui se disent qu’ils ont les moyens d’acheter une première ou une nouvelle résidence. À son tour, le nombre plus élevé d’acheteurs potentiellement susceptibles de déposer une offre joue sur le prix. Par exemple, un vendeur désire obtenir 190 000 $ pour sa propriété. Deux choses peuvent se produire. Peu d’acheteurs se présentent et donc, les offres présentées sont dans la fourchette de prix du vendeur. Cependant, si une dizaine ou plus d’acheteurs déposent des offres, invariablement, le prix offert va commencer à monter. C’est ainsi que l’on a pu voir une maison du secteur Walkerville être vendue 40 000 $ de plus que le prix demandé à l’origine.

Autre facteur, des acheteurs en provenance de la grande région de Toronto, dont plusieurs se préparent à débuter leur retraite réalisent qu’ils peuvent se procurer à Windsor une maison comparable à celle qu’ils habitent dans la métropole pour une fraction du prix, ce qui augmente la  pression sur le marché local. Selon M. Matte, la région de Windsor est mal connue et, vue de l’extérieur, la ville apparaît à plusieurs comme un gros village peu attirant. Les prix demandés pour les propriétés se révèlent donc surprenants et, lors d’une visite, ils constatent la qualité de vie dans la communauté et la proximité de Détroit qui, malgré ses ennuis récents, offre tout de même un éventail intéressant d’activités sportives ou de sorties culturelles. « La fluidité du trafic automobile est également un des atouts de la ville si l’on est un résident de la grande région métropolitaine de Toronto où la durée des transits quotidiens ajoutent souvent quelques heures à la journée de travail. »

Après avoir rapidement grossi, le marché local est présentement en mode « croisière ». Pour l’avenir, tout est possible mais, si les taux d’intérêts devaient augmenter rapidement dans un proche avenir, il n’est pas certain selon l’agent immobilier que tous les propriétaires pourraient faire face à la situation.

Photos : Garrison Matte, agent immobilier.